Le subjonctif en français préclassique : étude morphosyntaxique, (1539-1637)
Auteur / Autrice : | Marielle Conforti |
Direction : | Olivier Soutet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue française |
Date : | Soutenance le 13/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sens, texte, informatique, histoire (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Samir Bajrić |
Examinateurs / Examinatrices : Éliane Kotler, Thierry Ponchon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail vise à déterminer s’il existe ou non une norme du subjonctif en français préclassique, et dans l’affirmative de la décrire et de la saisir. D’un point de vue morphologique, on constate que le français préclassique simplifie les paradigmes du subjonctif par un effet d’analogie, alors que l’ancien français avait tendance à les différencier nettement de l’indicatif. Nous noterons de plus l’importance du yod « désactualisant » qui se généralise aux première et seconde personnes du pluriel, devenant le marqueur privilégié de l’indétermination. La syntaxe du subjonctif de cette période se caractérise par une exceptionnelle liberté, la seule règle suivie par le locuteur étant d’utiliser le subjonctif lorsque l’énoncé appartient au « monde des possibles » et l’indicatif lorsqu’il entre dans le « monde du probable » (terminologie empruntée à Robert Martin). Aussi, tout au long de la période préclassique le système modal ne connaît aucune servitude grammaticale, n’obéissant à aucune règle mécanique mais seulement à des tendances et à une concordance d’ordre cinétique et modal. Malgré cette autonomie, le subjonctif est souvent écarté au bénéfice de l’indicatif, auquel nous incluons la forme en –rais, quand le discours ne traduit aucun effet stylistique ou rhétorique, car l’indicatif indique précisément le temps sur la chronogénèse. En revanche l’image temporelle du subjonctif est incomplète et insécable, « amorphe » et « in fieri » (terminologie de Gustave Guillaume). Pourtant, malgré cette inhérente imprécision temporelle, le subjonctif demeure irremplaçable en français préclassique pour son extraordinaire poésie.