Thèse soutenue

Gustave Guillaume. Aux sources archéologiques du problème de l'article

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Auteur / Autrice : Jean-Philippe Babu
Direction : Olivier Soutet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 07/07/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Siouffi
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Monneret, Thierry Ponchon, Samir Bajrić

Résumé

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Dans Le problème de l’article et sa solution dans la langue française, ouvrage publié en 1919, mais qui reprenait le contenu du mémoire qu’il présenta en 1917 pour l’obtention du diplôme de l'École pratique des Hautes Études, Gustave Guillaume soutenait deux thèses majeures. La première, bien connue, est que l’article est la solution apportée à un problème de représentation existant « universellement pour l’esprit humain », à savoir le problème de « la transition du nom en puissance au nom en effet ». La deuxième thèse est que l’apparition récente et simultanée dans un grand nombre de langues indo-européennes de cette catégorie grammaticale est le résultat d’une « intention systématique ». Moins remarquée et, semble-t-il, moins appréciée par Antoine Meillet que la première, elle lui était pourtant consubstantielle. Notre enquête sur les sources archéologiques de la pensée guillaumienne de l’article montre que dans son premier ouvrage, Guillaume posait les jalons d’une linguistique génétique, ou selon sa propre terminologie, d’une linguistique transcendante, capable de relier l’étude des faits de langue à leur origine dans l’esprit humain. Cette restauration de la subjectivité représentative le conduira à affirmer plus tard que ce n’est pas seulement l’article mais le système entier de la langue qui constitue la réponse à un problème humain de représentation : « un système, est, à tout moment, la solution réussie d'un problème de représentation posé à l'esprit humain » (leçon du 11 janvier 1946). Humboldt disait que la langue est une energeia, qu’elle est « la réitération éternellement recommencée du travail qu’accomplit l’esprit afin de ployer le son articulé à l’expression de la pensée ». Après 1919, toutes les recherches de Guillaume visèrent à le démontrer.