Pour une approche sociomusicologique des processus de création musicale. « Faire la musique » en natation synchronisée
Auteur / Autrice : | Irina Kirchberg |
Direction : | François Madurell, Hyacinthe Ravet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musicologie |
Date : | Soutenance le 24/05/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Musicologie (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Péquignot |
Examinateurs / Examinatrices : François Madurell, Hyacinthe Ravet, Nicolas Donin, Michel Duchesneau |
Résumé
Huit paires de jambes jaillissant de l’eau simultanément et scandant des mouvements identiques au rythme fulgurant d’une musique entraînante. Voilà ce que l’on retient généralement des ballets de natation synchronisée que proposent les retransmissions télévisées d’épreuves sportives internationales. Alors que les journalistes et les spectateurs témoignent de leur émerveillement face à ces réalisations, on pourrait légitimement s’interroger sur la teneur musicale, entre collages, arrangements et compositions inédites, de ces manifestations sportives. En s’intéressant d’un peu plus près à ce monde sportif on découvrirait qu’un compositeur, Jean-Michel Collet, collabore depuis 1996, avec l’équipe de France de natation synchronisée. Une série de questions se poserait alors : pourquoi un musicien collabore-t-il avec cette équipe ? Comment des entraîneures et un musicien arrivent-ils à travailler ensemble ? Sur la base de quels critères (musicaux et/ou sportifs) ces acteurs parviennent-ils à coordonner leurs actions pour créer une musique de ballet ? En somme, comment analyser les processus de création musicale en natation synchronisée ? Dans son enquête, l’auteure mobilise les outils de la musicologie et de la sociologie pour faire saillir les caractéristiques stylistiques de ces musiques de ballet. L’analyse des documents formant le corpus de cette thèse (transcriptions musi-chorégraphiques, entretiens, compte rendus d’observation, corpus journalistique, etc.) montre notamment que « faire la musique » en natation synchronisée relève de savoirs et de savoir-faire inscrits dans une tradition sportive, de l’utilisation et de l’appropriation de conventions, de négociations et autres compromis qui témoignent de la dimension éminemment collective des processus de création artistique.