Thèse soutenue

La création lexicale par composition nominale en poésie de l’époque cicéronienne à l’époque flavienne

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Auteur / Autrice : Magalie Diguet
Direction : Michèle Fruyt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 24/01/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Thomas
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Fruyt, Renato Oniga, Jean-Paul Brachet

Résumé

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L'étude de la création lexicale en latin détermine la fréquence de certaines formations, leur productivité et leur emploi, selon des périodes, des genres ou des auteurs donnés. L’analyse morphologique des néologismes poétiques rend compte des capacités du latin à innover lexicalement en puisant dans ses fonds propres. Notre présente étude s’intéresse au phénomène de la composition nominale, dont la variété des combinaisons possibles, les commodités lexicales et métriques demeurent un élément déterminant dans le renouvellement du vocabulaire poétique latin, répondant aux soucis de varietas et d’originalité des poetae fabricatores. Afin de comprendre les influences lexicales des veteres poetae sur les poètes postérieurs, cette étude part de la poésie cicéronienne (Catulle, Lucrèce et Cicéron) pour s’étendre à la période augustéenne (Virgile, Horace, Properce, Tibulle et Ovide), la plus fertile en composés nouveaux, puis à la julio-claudienne (Sénèque, Perse et Lucain) et enfin à la flavienne (Silius Italicus, Valérius Flaccus, Stace, Martial et Juvénal) en s’autorisant une comparaison avec le latin tardif. La très faible fréquence d’attestation des lexèmes poétiques, dont une grande partie constitue des hapax legomena, permet de considérer ces termes comme des créations poétiques. Ces composés nouveaux contribuent à une poïetique du sens en intensifiant le discours et en créant une enargeia propre à mettre en évidence une pensée unique. Il convient dès lors de souligner l’intérêt stylistique et sémantique que ces néologismes revêtent par la simplicité de leur formation, de leur statut de mots « possibles » et enfin de leur adaptation aux différents mètres latins, et en particulier l’hexamètre dactylique.