La sériephilie en France. Processus de reconnaissance culturelle des séries et médiatisation des discours spécialisés depuis la fin des années 80
Auteur / Autrice : | Anne-Sophie Béliard |
Direction : | Éric Maigret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 02/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Communication, information, médias (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Pasquier |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Maigret, Dominique Pasquier, Hervé Glevarec, Gérôme Guibert, Gabriel Segré |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur le développement d’un mouvement sériephile visant la reconnaissance culturelle des séries en France, depuis la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2010. Elle propose, dans une approche de socio-histoire des médias, de saisir les logiques d’engagement des acteurs telles qu'elles apparaissent en entretien et à travers les principaux supports de valorisation des séries. Le croisement d’une étude compréhensive des carrières de ceux et celles qui initient des actions de promotion avec l’analyse du contenu de leurs discours permet de tracer la trajectoire du mouvement de défense des séries. Celui-ci s’organise autour de trois moments qui identifient trois « générations ». A la fin des années 1980, dans un contexte de mépris de la télévision, des amateurs de séries qui constituent la première génération entament des carrières de défenseurs qu’ils poursuivent dans les années 1990. On assiste alors à une répartition progressive des sériephiles entre un pôle professionnel et un pôle amateur qui se cristallise autour de l’émergence d’un domaine de presse spécialisé. Une deuxième génération émerge au cours de cette décennie, au travers notamment de collaborations avec la précédente et de nouvelles formes d'actions, qui défend les séries télévisées en lien avec l’idée de culture populaire. La montée, dans les années 2000, des commentaires « profanes » sur les séries et le déclin de la presse spécialisée caractérise le contexte dans lequel émerge une troisième génération. Ce moment voit une inversion des logiques d’engagement envers les séries, entre le « vivre pour » et le « vivre de », et le déplacement des hiérarchies culturelles non plus entre séries et cinéma mais au sein des séries elles-mêmes.