Thèse soutenue

Combray sous les tropiques : diffusions, réceptions, appropriations et traductions de l'oeuvre de Marcel Proust au Brésil (1913-1960)

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Auteur / Autrice : Etienne Sauthier
Direction : Olivier CompagnonLaurent Vidal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 05/12/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III)
Jury : Président / Présidente : Idelette Muzart Fonseca dos Santos
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Compagnon, Laurent Vidal, Idelette Muzart Fonseca dos Santos, Guy Martinière, Emmanuelle Loyer, Laura de Mello e Souza, Darién J. Davis

Résumé

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Le XXe siècle est un moment de profonde mutation culturelle pour le Brésil. En réaction à la Première Guerre mondiale, qui avait été vue comme le suicide de l’Europe, et avec en plus l’impulsion du centenaire de l’indépendance, en 1922, émerge dans les élites nationales la conscience qu’il est urgent de doter le pays d’une identité culturelle nationale, quand bien même les modalités d’établissement de celle-ci seraient sans doute variables. Dans ce contexte, l’observation de la circulation, de la diffusion, puis de la traduction d’une œuvre comme celle de Marcel Proust au Brésil permet d’appréhender le morcellement culturel du Brésil au XXe siècle, d’observer de quelle manière une œuvre comme celle de Proust sera lue en rapport avec les différents contextes culturels qui la reçoivent, et de comprendre de quelle manière À la Recherche du Temps Perdu est peu à peu intégré à l’horizon d’attente brésilien et acquiert dans le pays, au gré du temps, un statut classique.Cette étude sera aussi et surtout une occasion d’observer une partie des élites nationale d’un pays en cours de mutation culturelle comme peut l’être le Brésil : le but est ici, en partant du particulier que constitue une circulation culturelle, de monter en généralité et d’observer le rapport des élites culturelles et intellectuelles, mais aussi d’une bonne partie des élites sociales brésiliennes avec « les interlocuteurs fantômes » que demeurent, tout au long de la période, la France et sa culture. Dès lors s’agit-il ici de se servir de la diffusion, de la réception et de la traduction de l’œuvre de Proust comme de révélateur permettant d’obtenir une radiographie des milieux intellectuels brésiliens sur la période, sans oublier que cet outil nous donnera un angle de vue particulier sur ces élites qui apparaitront dès lors comme lues à travers un prisme particulier.