Cinéma indien, mythes anciens, mythes modernes : résurgences, motifs esthétiques et mutations des mythes dans le film populaire hindi contemporain
Auteur / Autrice : | Amandine d' Azevedo |
Direction : | François Thomas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 24/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Viviani |
Examinateurs / Examinatrices : François Thomas, Christian Viviani, Térésa Faucon, Vidya Vencatesan |
Résumé
Le cinéma populaire indien est à la fois un lieu de création de mythes filmiques puissants et un univers qui interagit avec un autre corpus, celui des mythes et des épopées classiques, plus particulièrement le Ramayana et le Mahabharata. Si ces derniers ont souvent été l’objet d’adaptations, surtout dans les premières décennies du cinéma indien, le cinéma contemporain compose des rapports complexes et singuliers vis-à-vis des héros et de leurs hauts faits. Les mythes traditionnels surgissent au détour d’un plan, à la manière d’une résurgence morale, narrative et/ou formelle, tout comme – dans un mouvement inverse – le cinéma cherche ces mêmes mythes pour consolider son imaginaire. Ce travail sur les relations entre mythe et cinéma croise le champ de la politique et de l’Histoire. Les mouvements pour l’Indépendance, la Partition, les tensions intercommunautaires s’insinuent dans le cinéma populaire. La présence des mythes dans les films peut devenir une fixation esthétique des traumatismes historico-politiques. La difficulté de représenter certains actes de violence fait qu’ils viennent parfois se positionner de manière déguisée dans les images, modifiant irrémédiablement la présence et le sens des références mythologiques. Les mythes ne disent ainsi pas tout le temps la même chose. Ces résurgences mythologiques, qui produisent des mutations et des formes hybrides entre les champs politique, historique, mythique et filmique, invitent par ailleurs à un décloisonnement dans l’analyse de la nature et des supports des images. Ainsi, des remarques sur la peinture s’invitent dans le cours de la recherche aussi naturellement que des œuvres d’art contemporain, des photographies ou l’art populaire du bazar. Un champ visuel indien, large et métissé, remet en scène constamment des combinaisons entre l’arrière-plan et l’avant-plan, entre la planéité et la profondeur de champ, entre l’ornementation d’un décor et son abandon. Le cinéma populaire, traversé par la mémoire des mythes et des formes, devient le creuset d’un renouveau esthétique.