Thèse soutenue

''Los peruanos conocidos antes con el nombre de indios''. Les discours sur l'Indien au Pérou, de la guerre d'indépendance à la guerre du Pacifique (1821-1879)

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Auteur / Autrice : Maud Yvinec
Direction : Bernard Lavallé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques et latino-américaines
Date : Soutenance le 29/11/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Interuniversitaire sur l'Amérique Latine (Paris ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lavallé, César Itier, Georges Lomné, Gérard Borras, Claudia Rosas Lauro

Résumé

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Cette thèse analyse les représentations de l’Indien dans les débuts de la construction nationale péruvienne. La période comprise entre 1821 et 1879 a jusqu’ici été très peu étudiée, alors même qu’il s’agit d’une charnière fondamentale entre la fin du gouvernement espagnol et ce que l’on considère habituellement comme la naissance de l’indigénisme. Comment pense-t-on l’Indien au moment où s’invente une nouvelle communauté ? Nous examinons, à partir de discours extrêmement variés (législation, presse, littérature, historiographie, arts visuels, etc.), la façon dont se forgent des paradoxes identitaires. La première partie de notre travail concerne les représentations de l’Indien « du passé » : si les Incas sont érigés en ancêtres de la nation, cela ne signifie pas que les Indiens du XIXe siècle apparaissent comme leurs dignes descendants. Cela nous conduit à nous intéresser à la population indienne dans la nouvelle République péruvienne. La deuxième partie illustre la façon dont se construit une représentation de l’Indien comme un individu bientôt semblable aux créoles, grâce à sa future assimilation politique, sociale et économique : c’est ce que nous appelons « l’Indien projeté », qui est un Indien « désindianisé ». Dans la troisième partie, nous montrons comment l’Indien reste finalement toujours « présent » : son statut officiel est plus ambigu qu’il n’y paraît, les lois intégratrices de la République étant par ailleurs constamment remises en cause, et l’altérité de l’Indien étant renforcée par la permanence de stéréotypes. De ces diverses contradictions surgit la conscience d’un problème : la quatrième partie montre l’émergence de l’Indien comme une « question nationale ».