Thèse soutenue

Emancipations féminines, impasses patriarcales et promesses de la ''relation pure'' : les configurations des relations amoureuses dans les séries télévisées étasuniennes de 1950 à 2010

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Auteur / Autrice : Céline Morin
Direction : Éric Maigret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences information et communication
Date : Soutenance le 21/11/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Communication, information, médias (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacques Walter
Examinateurs / Examinatrices : Éric Maigret, Jacques Walter, Marlène Coulomb-Gully, Hervé Glevarec, Jamil Dakhlia

Résumé

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Les vagues d’émancipation féminines ont eu de multiples effets, plus ou moins violents, sur les modèles amoureux, ce dont témoignent les imaginaires médiatiques. L’analyse de vingt-deux séries télévisées étasuniennes diffusées entre 1950 et 2010 permet de saisir ce que ces représentations décrivent des répercussions de l’émancipation féminine sur les structures conjugales, sur les manières d’aimer et sur les imaginaires affectifs.Passée une période liminaire où les héroïnes femmes au foyer sont soumises à l’insatisfaction de leur condition et laissent transparaître les premiers échecs de l’amour romantique, un mouvement de protagonistes féminines se partage, à partir des années 1970, entre des femmes actives, avatars du féminisme libéral, et de nouvelles femmes au foyer, porteuses du féminisme radical. Deux décennies plus tard, les héroïnes trentenaires, célibataires et souvent citadines, égéries de l’après-féminisme, constituent l’amour en une menace à leur indépendance et à leur épanouissement. Enfin, la récente vague de quadragénaires, souvent veuves ou divorcées, tente de dépasser la contradiction entre indépendance et amour en élaborant des « sphères publiques intimes ».Ces héroïnes posent de façon croissante la question des nouvelles prérogatives communicationnelles dans des structures conjugales qui ne sont plus subordonnées au seul mariage traditionnel. L’avènement d’un nouvel idéal se produit, celui d’une « relation pure » au sens d’Anthony Giddens. Ce modèle permet de comprendre l’obsolescence progressive du romantisme dans les imaginaires médiatiques, confronté aux asymétries qu’il provoque entre hommes et femmes. Désormais, la relation pure apparaît comme le modèle le plus adapté à la compréhension des phénomènes contemporains en ce qu’il place l’égalité au centre de la quête amoureuse, dont la variété des formes doit être ramenée à l’impératif très contemporain de démocratie conjugale.