Thèse soutenue

Vers une esthétique du signal. Dynamiques du flou et libérations du code dans les arts filmiques (1990-2010)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Bidhan Jacobs
Direction : Nicole Brenez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 12/09/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : José Moure
Examinateurs / Examinatrices : Nicole Brenez, José Moure, Antonio Somaini, Martin Barnier, Dominique Païni

Résumé

FR  |  
EN

Au cours de la décennie 1990, l'introduction puis l’expansion accélérée du numérique par les industries techniques ont favorisé le développement dans les arts filmiques d’un courant critique spontané et collectif portant sur le signal. Nous élaborons une histoire des techniques et des formes esthétiques critiques du signal, en faisceaux de segments, selon une taxinomie qui prolonge le structuralisme matériologique des années 70 (Malcolm Le Grice, Peter Gidal, Paul Sharits, Anthony McCall). Cette histoire embrasse et met en perspective cinéma, vidéo et numérique, de manière à réorganiser nos conceptions distinctes de ces champs selon le domaine des sciences (duquel dépendent détection, codification et visualisation du signal). Nous proposons une histoire des techniques à rebours sous l’angle particulier de la computation du signal, processus systématique commun à l’ensemble des technologies filmiques et entendu comme un ensemble de règles opératoires propres à un traitement calculatoire de données. Dans la double tradition d’une part de Jean Epstein, Marcel L’Herbier ou Jean Renoir, et de l’autre du structuralisme expérimental (Paul Sharits, Malcolm Le Grice…), de nombreux artistes contemporains, tels Paolo Gioli, Philippe Grandrieux, Peter Tscherkassky, Marylène Negro, Leighton Pierce, Augustin Gimel, Jacques Perconte ou HC Gilje (pour n’en mentionner que quelques uns), ont élaboré une intelligence du signal grâce à deux entreprises critiques simultanées. La première, au registre du dispositif, conteste la technologie programmante et vise les libérations du code ; la seconde, au registre de l’image, conteste les normes de visualité et enrichit les palettes visuelles et sonores du flou. Nous tentons d’établir, formuler et organiser les logiques qui, traversant et déterminant la diversité des initiatives artistiques dont nous observons les spécificités et singularités, relèvent d’un même combat artistique contre la standardisation.