Thèse soutenue

La stratégie langagière de la fiction dans l'oeuvre de Georges Bataille. Entre genèse et établissement du texte

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Machiko Nakagawa
Direction : Marie-Christine Lala
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 07/11/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Alain Schaffner
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Lala, Alain Schaffner, Helga Finter, Philippe Sabot

Résumé

FR  |  
EN

Les écrits de Georges Bataille gravitent autour de l’expérience « intérieure » — expérience vécue là où s’effondre le discours. Cette mise en question du langage donne lieu au paradoxe puisque « dire l’indicible » demeure dans le langage. Face à un tel écueil, il fallait à l’écrivain une stratégie particulière où nous identifions deux méthodes : la dramatisation et le mot glissant. En explorant ces pistes, notre étude se propose de clarifier la stratégie langagière bataillienne (ou écriture « mineure ») pour dégager dans l’œuvre « l’expérience du langage » composée de deux mouvements opposés, à savoir l’émergence du langage et le retour à l’indicible. Pour cela, notre corpus se constitue à partir de textes encore peu connus : La Maison brûlée, Le Petit, Le Mort et La Tombe de Louis XXX. En premier lieu, la dramatisation signifie la procédure de la méditation et le genre dramatique, la fiction opérant dans les deux cas. L’avant-texte de La Maison brûlée, scénario d’un film jamais tourné, présente ainsi dans sa genèse les techniques de la monstration qui dramatisent le mouvement descendant de la chute et de la matière basse. Ensuite, le mot glissant est illustré par le terme « silence », prononcé pour annoncer sa propre mort. Ce mouvement de glissement s’observe dans Le Petit, à travers le style fragmentaire ou les signes de ponctuation. D’ailleurs, pour finir, ce glissement, dont nous interrogeons la consistance, se révèle intrinsèque au présent linguistique en jeu dans Le Mort et La Tombe de Louis XXX. Car l’écriture de Bataille met en scène l’instant présent, cristallisant le passage du discours à l’indicible.