De la fiction constituante. Contribution à la théorie du droit politique
Auteur / Autrice : | Pierre-Marie Raynal |
Direction : | Denis Baranger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie et sociologie du droit |
Date : | Soutenance le 21/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Olivier Beaud, Mikhaïl Xifaras |
Rapporteur / Rapporteuse : Arnaud Le Pillouer, Alexandre Viala |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Inspiré par une démarche de droit politique, le présent travail se propose d’envisager la fiction en droit à travers le prisme inédit de la légitimité, afin d’étudier sous un angle théorique son utilité dans la constitution de la réalité juridique, c’est-à-dire dans les fondations du droit en vigueur. Caractérisée en référence à la réalité politique, la fiction constituante est une technique justificative dont la fonction relève soit de la connaissance, soit du gouvernement. En tant qu’instrument de connaissance, la fiction constituante se trouve au coeur de l’épistémologie du positivisme juridique, et sert à reléguer la légitimité en son sens le plus profondément politique à une simple affaire de ''Sein'', c’est-à-dire « extra-juridique » ; tel est notamment l’objet de la ''Grundnorm'' de Kelsen. Le propos de la première partie de ce travail est de montrer que cet isolement de la chose juridique empêche d’approfondir la connaissance de ses fondations ; ce faisant, il s’agira de poser les bases de ce que pourrait être une épistémologie de droit politique. En tant qu’instrument de gouvernement, la fiction constituante se trouve au coeur de l’État, et sert à légitimer l’exercice du pouvoir politique par le biais de la représentation. En s’appuyant sur des auteurs classiques tels que Hobbes, Locke et Rousseau, le propos de la seconde partie de ce travail est de montrer que ce sont les caractéristiques de ce système d’organisation politique, quelle que soit au demeurant la forme de gouvernement retenue, qui rendent nécessaire le recours au registre fictionnel ''lato sensu'' ; celui-ci étant en effet susceptible de s’inscrire dans trois catégories discursives distinctes : la fiction ''stricto sensu'', le mensonge ou le mythe.