Thèse soutenue

Savoirs en diplomatie : une histoire sociale et transnationale de la politique universitaire internationale de la France (années 1870 - années 1930)

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Auteur / Autrice : Guillaume Tronchet
Direction : Patrick Weil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 05/12/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Charle
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Charle, Anne Simonin, Nicolas Guilhot
Rapporteurs / Rapporteuses : Stanislas Jeannesson, Ludovic Tournès

Résumé

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Contre une historiographie de la diplomatie culturelle, qui tend à épouser les cadres conceptuels du Quai d'Orsay en utilisant le motif englobant du «culturel» pour désigner des actions de politique étrangère distinctes du militaire, du politique et de l'économique, le propos de la thèse est de montrer qu'il a existé en France, entre la fin du XIXe et le premier XXe siècle, une forme d'action, cohérente et autonome, à caractère international et transnational : la «diplomatie universitaire». Né autour des années 1870-1900, à la confluence de dynamiques socio-économiques pluriscalaires (locales, nationales, globales) tendant à internationaliser le champ universitaire français et à universitariser l'exportation des savoirs, ce domaine d'intervention a été, à partir des années 1900-1910, intégré à une politique universitaire internationale étatisée, sous la conduite du ministère de l'Instruction publique et de réseaux d'acteurs à la croisée du public et du privé (comme l'Office national des universités et écoles françaises). L'après-­guerre constitue un moment d'hétéronomisation du secteur, lequel est investi par des acteurs dont les logiques sont extérieures à celles ayant jusqu'ici prévalu : ainsi des entrepreneurs en diplomatie culturelle au Quai d'Orsay, avec qui les acteurs de la diplomatie universitaire sont en situation de collaboration et de concurrence dans les années 1920-1930, et vis-à-vis desquels ils tentent de préserver leur autonomie, tandis que la politique universitaire internationale de la France est peu à peu intégrée au champ de la diplomatie culturelle. À partir d'archives et de sources inédites, la thèse retrace l'histoire de cette autonomie perdue.