Thèse soutenue

Reversal : le partage de la parole comme expérience sensible, esthétique, et politique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Philippe Mairesse
Direction : Yann TomaHugo K. Letiche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques et sciences de l'art
Date : Soutenance le 07/11/2014
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Universiteit Utrecht (Utrecht, Nederland)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'études et de recherches en arts plastiques (Paris) (1998-2011)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches en arts plastiques (Paris) (1998-2011)
Jury : Président / Présidente : Norbert Hillaire
Examinateurs / Examinatrices : Yann Toma, Hugo K. Letiche, Richard Conte, Alexander Maas, Ruud Kaulingfreks, Pierre Guillet de Monthoux, Jean-Luc Moriceau

Résumé

FR  |  
EN

Les interventions artistiques dans le monde des entreprises soulèvent la question de leur capacité critique, et de leur posture politique. L’artiste peut-il contribuer par son intervention à humaniser l’organisation, et diminuer l’exercice de l’autorité arbitraire qui s’y exerce ? Mes propres expériences au moyen d’un dispositif de discussion particulier, basé sur le principe « on choisit qui on écoute, on ne choisit pas à qui on parle », tentent d’instaurer un partage de la parole plus égalitaire sur les scènes ordinaires de la vie organisationnelle. En m’appuyant sur les théories de Jacques Rancière au sujet d’une esthétique politique, j’analyse deux cas où l’introduction de mon dispositif, destiné à ouvrir plus de possibilités d’écoute égalitaire, a résulté en conflits et en renforcement de l’autorité et de la confiscation de la parole. La description des logiques internes à l’expérience sensible des acteurs mène à penser une forme de dialogisme fondé non pas tant sur l’opposition entre autorité et dissensus, mais sur la prise en compte de l’autoritarisme de l’écoute elle-même. La critique de mon dispositif et de la manière dont sont activées les dimensions contradictoires du sensible de la parole, telles que les perçoivent les acteurs, ouvre sur l’art comme éducation esthétique à une forme d’écoute « dissensuelle », qui sache discerner les voix dans le bruissant de la scène de parole, tout en sachant que tout discernement est arbitraire. J’en déduis le type de responsabilité éthique que doit assumer mon approche des organisations par l’art, pour que l’esthétique au sens de Rancière rejoigne le politique en pratique.