Le Phénomène topique : phénoménologie, grammaire et rhétorique du lieu commun
Auteur / Autrice : | Thibaut Sallenave |
Direction : | Jocelyn Benoist |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 12/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) |
Laboratoire : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Denis Kambouchner |
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyn Benoist, Anna-Luise Milne | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Goyet, Frédérique Ildefonse |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail propose de réfléchir sur la notion de lieu commun, à partir de deux perspectives générales. La première relève d’une enquête philosophique sur la persuasion et s’inscrit par conséquent à la croisée d’une réflexion sur les formes intelligibles et sensibles de la preuve et d’une exploration de la tradition rhétorique du discours persuasif. La seconde relève quant à elle d’une interrogation sur la parole propre, qui engage le rapport entre subjectivité, langage et expression. C’est précisément à l’intersection de ces deux problématiques que l’on rencontre la notion de lieu commun, en vertu de la double acception qu’elle revêt. Héritier de la réflexion rhétorique sur les formes de l’argument, le lieu permet d’interroger directement la nature de la preuve discursive, telle qu’elle se donne à entendre dans les effets sensibles de la parole persuasive. Par ailleurs, dans son acception devenue usuelle, le lieu commun apparaît sous la figure paradoxale d’un obstacle à l’expression du soi. Il traduit à la fois une hétéronomie de la pensée et du dire, et la manifestation d’une parole étrangère, aliénée et anonyme, tapie au cœur de l’intériorité. Comment ce concept, visant initialement la maîtrise persuasive du discours, en est-il venu à nommer une dépossession de la parole propre ? De la Rhétorique d’Aristote aux écrits de Jean Paulhan, une enquête à la fois historique et conceptuelle peut s’efforcer de retracer les raisons de cette évolution, et d’évaluer la façon dont le lieu, tout en résistant au modèle d’une possession subjective du discours, persiste néanmoins à faire entendre une autre forme d’appropriation de la parole.