Thèse soutenue

Le déchet durable : éléments pour une socio-anthropologie du déchet ménager

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Auteur / Autrice : Baptiste Monsaingeon
Direction : Alain GrasSophie Poirot-Delpech
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 02/06/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'étude des techniques, des connaissances et des pratiques (Paris ; 1989-....)
Laboratoire : Centre d'étude des techniques, des connaissances et des pratiques (Paris ; 1989-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Desjeux
Examinateurs / Examinatrices : Alain Gras, Sophie Poirot-Delpech, Bernadette Bensaude-Vincent, Gay Hawkins
Rapporteurs / Rapporteuses : Michelle Dobré

Résumé

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Depuis une quarantaine d’années, les déchets ménagers et leur gestion sont assimilés à un enjeu écologique global. Alors que se popularisent les discours défendant une conception durable du développement, nos poubelles se multiplient. Qu’aspirons-nous à préserver lorsque, l’enjeu planétaire invoqué, un gouffre intermédiaire se dessine et nous invite à interroger ce lien communément admis entre déchets et pratiques de protection de l’environnement. Notre thèse consiste à affirmer que, sous couvert de leur « environnementalisation », et malgré l’inflation du temps et de l’espace qui leur sont consacrés, les déchets restent marqués par l’oubli des enjeux sociaux, techniques, matériels qui les caractérisent. Cet aveuglement, individuel et collectif, neutralise toute possibilité de penser le déchet comme indice : il voile sa fonction mémorielle et le condamne à n’être appréhendé que comme ce qui doit disparaître, que comme quantité de matière à contrôler, à éliminer. Le déchet durable est l’oxymore qui vise à problématiser cette multiplicité des modes de présence du déchet aujourd’hui. S’inspirant des figures du chiffonnier ou de l’archéologue, notre enquête socio-anthropologique s’applique à suivre ces déchets ménagers, depuis d’incertains océans de plastique jusqu’à quelques lombricomposteurs parisiens. A partir de cette confrontation à la matérialité, aux territoires et aux pratiques du déchu, il s’agit d’affirmer que là où la présence irrévocable des déchets est décrite comme un problème, la question de notre présence aux déchets se pose inévitablement.