Thèse soutenue

La tentative de mise au pas des moines par les autorités civiles et religieuses entre 451 et 638 : Jérusalem, désert de Judée, Gaza
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Auteur / Autrice : Bénédicte Lesieur
Direction : Michel KaplanVincent Déroche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 13/12/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Blaudeau
Examinateurs / Examinatrices : Michel Kaplan, Vincent Déroche, Lorenzo Perrone
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Flusin

Résumé

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Jusqu’en 451, la plupart des moines sont des ascètes urbains et suburbains. Ils vivent d’une manière autonome, empiètent volontiers sur les prérogatives des clercs et constituent une concurrence à l’autorité des évêques. Après le concile de Chalcédoine, les ascètes commencent à migrer vers les déserts proches de Jérusalem et de Gaza. Le succès de l’érémitisme et la rupture de certains avec le pouvoir épiscopal rallié au dogme chalcédonien sont les deux facteurs principaux de cette transformation du monachisme. Le problème de la soumission des moines à l’autorité épiscopale se déplace alors de la cité au désert. La fin du Ve siècle marque un tournant majeur dans le monachisme de Gaza et de Jérusalem. A partir de cette période, il évolue définitivement vers des usages conformes aux canons chalcédoniens sous l’impulsion des patriarches de Jérusalem et de leurs opposants gaziotes. Les fondations privées et publiques de grands koinobia dans le désert et l’émergence de « patrons » d’ermites qui financent des laures placent les moins sous le contrôle d’higoumènes eux-mêmes soumis à l’évêque. Les monastères se multiplient alors rapidement dans la première moitié du Vie siècle. Leur succès est accéléré par la montée de l’insécurité dans le désert et la démocratisation du mode de vie érémitique qu’ils permettent. Les pouvoirs civils et religieux sont donc parvenus à faire rentrer progressivement les moines dans un « carcan » que les lois de Justinien achèvent de formaliser. L’émergence d’un monachisme organisé et centralisé entraîne aussi son intégration définitive dans les structures du pouvoir byzantin, tout en assignant à l’autorité charismatique une place qui reste ambiguë.