Thèse soutenue

Culture du martyre au Liban Sud : entre fabrication de catégories et enjeux mémoriels

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Auteur / Autrice : Kinda Chaib
Direction : Pierre Vermeren
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 05/03/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes africains (Paris ; 2006-2014)
Jury : Président / Présidente : Henry Laurens
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Vermeren, Henry Laurens, Mara A. Leichtman, Mariam Abou Zahab, Hassan Rachik
Rapporteurs / Rapporteuses : Hamit Bozarslan

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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À travers la mobilisation de la catégorie de « martyr » dans un contexte de guerres, comment donner du sens à la mort de guerre ? L’emploi du terme même est sujet à des évolutions dans le temps et dans les modalités de ses utilisations, observables entre les années 1980 et 2006. L’emploi d’une catégorie qui relève de « sentiments primordiaux » et s’appuie sur une histoire commune s’avère efficace pour gérer ces morts de guerre que sont les martyrs. Cette catégorie permet de donner du sens à la mort et d’octroyer une place à ces défunts. On constate un marquage partisan de l’espace comme de la mémoire. Le martyr incarne désormais le parti. Son sacrifice consenti vient confirmer une exemplarité au quotidien et ces deux éléments conjugués sont l’illustration de la légitimité du mouvement auquel il appartient. Une mémoire en construction est donnée à voir à travers les différents objets analysés. Dans les usages partisans de la figure de martyr, la polysémie du terme transparaît de même qu’une hiérarchisation au sein même du groupe des martyrs. Des stratégies et enjeux locaux se font jour. Des failles transparaissent dans la construction d’une mémoire unifiée et parfois imposée. Au sein même des mémoires partisanes, on constate que des réalités éminemment locales perdurent. Les logiques antérieures à l’existence des partis actuellement dominants sur la scène politique sont observables. De plus en plus, la catégorie de martyr est employée pour traiter de jeunes, morts en dehors de ce contexte de guerres, mis en adéquation avec la figure emblématique du martyr. Cela illustre tant la réussite du processus de construction observé qu’un forme de dilution de cette figure.