Consommation de masse et consommation de classe : une histoire sociale et culturelle du cycle de vie des objets dans les classes populaires parisiennes (des années 1880 aux années 1920)
Auteur / Autrice : | Anaïs Albert |
Direction : | Christophe Charle, Anne-Marie Sohn |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 28/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Florence Bourillon |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Charle, Anne-Marie Sohn, Dominique Kalifa | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Schwartz |
Résumé
Des années 1880 aux années 1920, Paris est le théâtre d’un élargissement significatif de la consommation, rendu possible par l’augmentation globale des revenus des classes populaires et par la mise en place de médiations nouvelles (le crédit et la publicité). On peut parler d’une première phase de la consommation de masse. Cependant ces objets, les manières de se les procurer, de les user et de les aménager restent intégrés au sein des modes de vie et des quartiers populaires. Il s’agit donc d’une consommation de classe qui se manifeste à la fois dans l’usage de choses et dans la conception de la valeur des biens. Les objets dans les classes populaires sont souvent des « consommations transitoires », pris entre le crédit à l’achat et le prêt sur gage. Leur possession est fragile et les transactions qui les concernent sont au point de jonction de multiples rapports de domination. Enfin, cette consommation de classe s’exprime dans la coexistence temporelle, spatiale et sociale de deux modèles : d’une part, se met en place progressivement un système de consommation nouveau fondé sur le développement des grands magasins de crédit et l’achat d’objets neufs, à prix à fixe. Mais d’autre part, cette modernité commerciale coexiste pendant toute la période avec des pratiques de circulations, d’usages, d’acquisitions alternatives, celles des objets d’occasion, usés, réparés, récupérés ou marchandés. Les savoirs pratiques associés à la nécessité sont toujours mobilisables pour l’ensemble du groupe social, comme le prouve la résurgence d’un rapport traditionnel aux choses dans la période de grande difficulté qu’est la Première Guerre mondiale dans la capitale.