Thèse soutenue

Ce qui nous touche, ce que nous touchons : les matériaux émergents à l'épreuve de l'art contemporain : de nouvelles formes de rencontre des sensibilités entre l'homme et la matière

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Auteur / Autrice : Dominique Peysson
Direction : Olga Kisseleva
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et sciences de l'art. Arts plastiques
Date : Soutenance le 10/12/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Esthétique de la performance et des arts du spectacle (Paris ; 2012-....)
Laboratoire : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Ivan Toulouse
Examinateurs / Examinatrices : Olga Kisseleva, Jean-Paul Fourmentraux
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Briand, Jean-Marc Chomaz

Mots clés

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Résumé

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La matière émergente conçue aujourd'hui dans nos laboratoires est astucieusement efficace : les scientifiques s'inspirent des agencements intelligents que la matière vivante a optimisés au fil des générations ou structurent l'infiniment petit pour atteindre des propriétés jusque-là inimaginables. Alors qu'un art de l'immatériel s'est développé à partir du vingtième siècle, cette nouvelle matérialité renouvelle pour l'art contemporain sa manière d'aborder le l'ancien couple hylémorphique matière/forme. L'artiste sculpte non pas la forme extérieure mais les sous-structures internes de la matière, non pas l'objet mais ses propriétés. Prenant acte de son passage par le monde des idées, la matière se pose comme présence à la fois tangible et immatérielle, matière et matière grise. Une matière « qui a un poids, qui a un cœur », pour reprendre l'expression de Gaston Bachelard et dont le toucher - de l'effleurement poétique à la tactilité contenante, de l'enlacement amoureux à l'écrasement destructeur - peut nous toucher au plus profond. Une substance performeuse, puisque performante et active, dont l'intense présence et la capacité d'étrangéisation du réel éveillent des sentiments esthétiques d'une grande richesse. Elle se fait responsive pour donner corps à des œuvres interactives d'un autre genre, avec lesquelles nous entrons en relation directement par le langage de la matière, sans passer par le numérique. Une matière à penser, puisque notre pensée est d'abord corporelle. Penser par exemple les limites de la matière, à l'aube de notre marche vers le vivant artificiel.