Gouverner dans un monde fini : des limites globales au rationnement individuel, sociologie environnementale du projet britannique de politique de Carte carbone (1996-2010)
Auteur / Autrice : | Mathilde Szuba |
Direction : | Alain Gras, Bruno Villalba |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 05/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'étude des techniques, des connaissances et des pratiques (Paris ; 1989-....) |
Laboratoire : Centre d'étude des techniques, des connaissances et des pratiques (Paris ; 1989-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Blatrix |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Gras, Bruno Villalba, Ernest García García | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michelle Dobré, Andrew Dobson |
Résumé
Au cours des années 2000, les gouvernements britanniques néo-travaillistes de Tony Blair et Gordon Brown ont porté un projet de politique publique appelé «Carte carbone», consistant à instaurer des quotas individuels d’émissions pour les particuliers. Ce projet avait initialement été formulé en 1996 par des chercheurs écologistes qui, en s’inspirant des politiques de rationnement passées, ont contribué à faire émerger un nouveau référentiel d’action publique structuré par l’idée de la finitude du monde. La mise à l’agenda de ce projet par les néo-travaillistes a cependant été suivie d’un travail de réinterprétation des limites environnementales, tendant à mettre à distance l’idée de finitude pour mieux concilier la carte carbone avec le référentiel environnementaliste de la modernisation écologique. Ce travail d’interprétation s’est doublé d’un processus d’aménagement des limites environnementales, encore éloignées par la rencontre du macrosystème énergétique avec les instruments du nouveau management public. Au terme de ce processus, le report sine die de la carte carbone témoigne d’une nouvelle relégation des limites environnementales aux marges de l’action publique. L’étude sociologique de la trajectoire institutionnelle de ce projet d’action publique vise à nourrir une réflexion plus théorique sur les difficultés d’émergence d’un référentiel de la finitude au temps de la crise écologique globale. À la lumière des travaux de la sociologie environnementale, il s’agira de montrer comment les réflexions politiques sur le rationnement participent à la recherche d’autres modalités de gouvernement dans un monde fini.