Thèse soutenue

Une analyse du paradigme managérial de la contractualisation publique : les cas des services publics de la sécurité intérieure et de la défense nationale en France

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Auteur / Autrice : Guillaume Farde
Direction : Stéphane Saussier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 30/06/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Groupe de recherche en gestion des organisations (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Carine Staropoli
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Saussier, Matthieu de Varax, Jean-Bernard Auby
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Marty, Robert Salle

Résumé

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En France, le souvenir de la bataille de Valmy, couplé à l’instauration d’une conscription maintenue jusqu’en 1996, fonde l’attachement indéfectible du citoyen au caractère essentiellement public des forces armées de la Nation. Il s’est ainsi répandu une conception étatiste de la sécurité et de la défense dites « nationales » qui instaure, de fait, une césure entre les activités mercantiles d’une part, et la sécurité publique d’autre part. Ce paradigme a connu des transcriptions tant sur le plan du droit public que sur le plan des sciences de gestion. En droit public, les jurisprudences constitutionnelles et administratives ont posé, puis constamment rappelé, le principe d’interdiction de la délégation des services publics de sécurité et de défense à un prestataire privé. Sur le plan des sciences de gestion, la conception étatiste des services publics régaliens a conduit à privilégier, de façon systématique, le mode de gestion en régie. Depuis le début des années 1990 cependant, l’effritement progressif des perspectives de guerre conventionnelle puis la raréfaction des ressources budgétaires, ont conduit à l’inversion de ce paradigme classique de la défense et de la sécurité nationale où l’armée et les forces de polices évoluent de façon autonome pour assurer l’ensemble de leurs missions. L’externalisation au profit d’opérateurs privés n’est plus proscrite mais au contraire, recherchée. L’arbitrage du gestionnaire public en faveur du recours au secteur privé dans les domaines de la sécurité publique et de la défense nationale est un choix dont les conséquences ne sont pas nécessairement gage de surcroît d’efficacité. La présente thèse analyse ce paradigme managérial spécifique né de la contractualisation publique appliquée à ces deux domaines particuliers. La première partie est consacrée à l’étude du choix de l’hybridation par la personne publique. Elle met en évidence les risques qui lui sont inhérents et fait ressortir les caractéristiques intrinsèques de cette relation atypique. Elle aboutit au constat de spécificités ontologiques de la contractualisation publique dans les domaines régaliens et qui freinent son propre développement. La seconde partie traite de l’instauration d’une démarche coopérative à travers l’outil juridique qu’est le contrat de partenariat. Elle conclut sur le constat paradoxal d’obstacles au développement d’une authentique relation partenariale à l’heure du nécessaire renouvellement du mode de gestion des services publics régaliens.