Le juste et l'injuste dans le cycle de Guillaume d'Orange
Auteur / Autrice : | Sonia Marteau |
Direction : | Bernard Ribémont, Philippe Haugeard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et Littérature Françaises |
Date : | Soutenance le 09/12/2014 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Orléans ; 2000-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pouvoirs, Lettres, Normes (Orléans ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Guidot |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Ribémont, Philippe Haugeard, Bernard Guidot, Jean-Charles Herbin, Jean-Claude Vallecalle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Charles Herbin, Jean-Claude Vallecalle |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Par les thèmes centraux qui l’animent sans relâche – honneur, devoir, trahison, châtiment, vengeance, … –, le cycle de Guillaume d’Orange entretient avec le droit médiéval d’étroits rapports thématiques que les jongleurs n’ont cessé d’exploiter pour nourrir la trame narrative relatant les hauts faits de la famille de Narbonne. Nées dans un contexte historique, politique et social particulièrement dense, propice aux innovations en matière de réflexion éthico-juridique, les chansons du cycle de Guillaume imposaient de s’interroger sur la nature profonde de ces liens afin de mieux saisir ce qui constitue la représentation épique du juste et de l’injuste. Comme cette opposition n’apparaît jamais en ces termes dans notre corpus, notre souci premier fut d’adapter aux mentalités et aux préoccupations inhérentes au contexte de production du cycle de Guillaume les outils conceptuels qui allaient fonder notre démarche : plutôt que de rechercher les manifestations du juste et de l’injuste selon une opposition moderne en distinguant les obligations découlant du droit positif des devoirs imposés par la morale, nous avons choisi de nous intéresser à toutes les normes sociales dont la présence, plus ou moins implicite dans nos textes, impose toutefois à nos personnages épiques une impérieuse restriction d’action, tant dans la sphère privée que sur la scène publique. Au terme de notre parcours, il est apparu que les normes enjointes à la société épique du cycle de Guillaume d’Orange ne s’organisaient pas autour des deux pôles normatifs (terrestre et humain d’une part, spirituel et divin d’autre part) qui avaient constitué notre hypothèse de départ : c’est une hiérarchisation normative bien plus floue et bien plus relative – dont l’existence trouve sa source en outre dans l’épisode central du couronnement de Louis par Guillaume – qui régit la société de notre corpus et permet ainsi aux jongleurs des potentialités dramatiques aussi riches que nombreuses.