Relations entre services écosystémiques dans un agroécosystème à base de plantes pérennes : compromis entre rendement de la vigne et régulation de l'oïdium
Auteur / Autrice : | Nicolas Guilpart |
Direction : | Christian Gary |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecosystèmes et sciences agronomiques |
Date : | Soutenance le 27/02/2014 |
Etablissement(s) : | Montpellier, SupAgro |
Ecole(s) doctorale(s) : | Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement (Montpellier ; École Doctorale ; 2009-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Agrosystèmes Biodiversifiés (Montpellier ; 2003-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Christian Gary, Thierry Simonneau, Françoise Lescourret, Marc Raynal |
Rapporteur / Rapporteuse : Cornelis Van Leeuwen, Jean-Noël Aubertot |
Mots clés
Résumé
Comment concilier productivité et réduction de l'usage des pesticides ? Le développement de l'oïdium, maladie majeure en viticulture, peut être limité (service de régulation de l'oïdium) par un faible niveau de développement végétatif de la vigne associé à une forte porosité du couvert. Or, de telles caractéristiques limitent également la quantité de rayonnement intercepté par la vigne, et donc la production de biomasse par photosynthèse, et finalement le rendement (service d'approvisionnement). Peut-on augmenter la régulation de l'oïdium sans diminuer le rendement de la vigne ? Autrement dit, existe-t-il une relation de compromis entre ces deux services ? Pour répondre à cette question, deux expérimentations ont été mobilisées : une expérimentation au champ réalisée près de Montpellier de 2010 à 2012 (Syrah), et un réseau de témoins non traités suivis par l'IFV dans la région de Bordeaux de 2007 à 2013. L'analyse des données issues de ces expérimentations a permis de montrer (i) que l'effet des stress hydrique et azoté sur la formation des inflorescences dans les bourgeons latents à la floraison de l'année n-1 détermine 65 à 70 \% du rendement de la vigne lors de l'année n ; (ii) que l'effet du développement végétatif de la vigne sur le développement de l'oïdium n'est significatif que dans le cas d'épidémies de précocité moyenne, dont les premiers symptômes ont été détectés sur feuilles entre la floraison et la fermeture de la grappe. Le développement végétatif de la vigne à la floraison est donc un indicateur pertinent du service de régulation de l'oïdium. Ces résultats ont ensuite permis de confirmer expérimentalement l'hypothèse de l'existence d'un compromis entre rendement de la vigne et régulation de l'oïdium et d'identifier le stress hydrique à la floraison comme un déterminant partagé de ces deux services. Ce dernier point a alors été transcrit dans un modèle simple dans lequel le rendement de la vigne de l'année n dépend principalement de l'année n-1, et le développement végétatif dépend seulement de l'année n. L'analyse des propriétés mathématiques de ce modèle a permis de montrer que la réalisation de compromis favorables entre ces deux services (i.e. un fort niveau des deux services) est possible mais déterminée par l'occurrence de séquences climatiques particulières (une année humide suivie d'une année sèche). Ainsi, les compromis favorables ne peuvent être atteints deux années consécutives et ne sont donc pas stables dans le temps. Les règles de décisions d'application des traitements phytosanitaires pourraient ainsi être adaptées en fonction de la variabilité climatique inter-annuelle et de ses conséquences sur les compromis entre le rendement de la vigne et la régulation des maladies cryptogamiques.