Communication transculturelle sur la santé en action : les pratiques de santé emergents [i.e. émergentes] des immigrants philippins sur la Cote [i.e. Côte] d'Azur
Auteur / Autrice : | Elizabeth Naui |
Direction : | Henri Alexis, Philippe Dumas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 11/07/2014 |
Etablissement(s) : | Nice |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Information, Milieux, Médias, Médiations (Toulon (Var) ; Nice (Alpes-Maritimes) ; 2004-2017) - Laboratoire Information, Milieux, Médias, Médiations - EA 3820 |
Jury : | Président / Présidente : Didier Courbet |
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Huetz de Lemps | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Courbet, Mihaela-Alexandra Tudor |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La France n’a pas encore de système de collecte d’informations sur les immigrants standardisé. Ainsi, l’état de santé des immigrants est, aujourd’hui encore, déterminé de manière irrégulière. La seule information de santé des immigrants disponible correspond au statut de santé déclaré par l’immigrant. Ceci est à la fois problématique et surprenant car la France est considérée comme une des nations au monde à avoir le meilleur système de santé malgré le manque de données concrètes sur l’état de santé des immigrants. Une question se pose alors : « comment les immigrants se fraient un chemin dans le système de soin français ? ».Les Philippins vivant dans le sud de la France sont la cible de cette étude. Cette étude utilise le sondage, le « Key Informant Interview » et l’observation directe pour rassembler des données afin de comprendre comment leur culture et leur langage maternel interfèrent avec le système de soin français.Dans cette étude, l’hypothèse émise était que le langage est une barrière pour les immigrants Philippins cherchant l’accès aux soins médicaux. De plus, la culture traditionnelle de santé joue aussi un rôle important dans la pratique de santé des Philippins, même si ces derniers sont en France depuis de nombreuses années. Ils ont réussi malgré tout, à s’adapter au système de soin français. Cependant, cette adaptation doit être clairement identifiée et décrite. A l’interface de la culture, du langage et du système de sin de santé du pays d’accueil, les immigrants, consciemment ou non, créent une culture de santé émergente, différente de leur culture d’origine, qui identifie mieux un bon ou un mauvais état de santé ainsi que la manière de l’exprimer.Cette étude révèle que malgré le temps passé dans le sud de la France, la culture de santé traditionnelle des Philippins joue toujours un rôle dans leur pratique de santé. Les problèmes de santé sont toujours une affaire de famille. Ainsi certains médicaments sont importés des Philippines. D’un autre côté, ils profitent aussi des avantages du système de soin de santé français. Ils rendent visite à leur docteur plus souvent, ils prennent religieusement leurs médicaments et ils profitent des nombreuses options de traitements disponibles en France. Ils peuvent profiter de tout cela parce qu’ils sont couverts par le système universel d’assurance maladie français.D’un autre côté, les immigrants Philippins restent des patients passifs. A cause de la langue qui reste encore une barrière, leur comportement vis à vis de médecin est fait de hauts et de bas. Les Philippins sont d’un naturel timide. Ainsi ils essayent toujours de ne pas avoir de longues conversations. Ceci reste un défi pour les professionnels de santé qui ne sont ni formés ni préparés à gérer des patients parlant un langage étranger.