L'oeuvre de Nathalie Sarraute à l'épreuve de l'intertextualité
Auteur / Autrice : | Rainier Rocchi |
Direction : | Sylvie Ballestra-Puech |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Litterature comparee |
Date : | Soutenance le 04/04/2014 |
Etablissement(s) : | Nice |
Ecole(s) doctorale(s) : | ED-86-Lettres sc. Humaine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre transdisciplinaire d'épistémologie de la littérature (Nice ; 2003-2012) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Ballestra-Puech, Nathalie Piégay, Philippe Marty, Nicole Biagioli, Ann Jefferson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’intertextualité devrait permettre d’appréhender l’œuvre sarrautienne dans ses contradictions structurelles, réflexivement représentées, dans son évolution problématique, dans sa spécificité littéraire. Une première partie, analytique, met en évidence le régime moderne de l’emprunt, à travers l’étude de deux Nouveaux Romans emblématiques (Portrait d’un inconnu, Le planétarium), tandis que s’amorcent, avec « disent les imbéciles » et Ich sterbe, un tournant autobiographique et une restauration de la directivité auctoriale, caractéristiques des derniers opus. Une seconde partie, synthétique, retrace le contexte culturel de l’emploi figuré du mot tropismes ; s’efforce de répondre à l’objection qui oppose la composition d’Enfance à la discontinuité fragmentaire des autres livres ; propose d’identifier, dans la « sous-conversation », la réécriture d’une forme de dialogue commenté que Proust, héritier de Balzac, a perfectionnée, mais qui devient, chez Sarraute, le lieu d’une déconstruction littéraire du soupçon moderne, où son œuvre peut trouver sa cohérence thématique et stylistique comme sa pertinence historique en se mesurant à un paradigme majeur du XXème siècle. Enfin, un Répertoire des allusions est joint en Appendice pour illustrer la densité de l’intertexte sarrautien, de Tropismes à Ouvrez. – Manifestant la radicalité d’une recherche expérimentale, d’un « tâtonnement aveugle dans le langage », l’intertextualité offre un point de vue critique sur l’œuvre sarrautienne, permettant de saisir comment le projet littéraire, à la fois psychologique et poétique, d’un auteur se réfléchit et s’épuise dans les tensions souvent extrêmes de ses textes indécidables, à l’inapparente opacité, attendant de l’avenir d’imprévisibles métamorphoses.