Analyse critique de la pénalisation du phénomène migratoire en France et en Italie
Auteur / Autrice : | Olivia Müller |
Direction : | Claire Saas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit pénal |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Droit, Economie-Gestion, Sociétés, Territoires (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Droit et Changement Social (Nantes) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le droit pénal opère une différenciation entre nationaux et étrangers, ces derniers étant inscrits au cœur d'un processus de pénalisation spécifique et progressif. En interrogeant les tenants et aboutissants de la pénalisation du phénomène migratoire, cette recherche étudie de façon critique ses fondements politiques et juridiques ainsi que la pertinence de sa mise en œuvre. L'analyse démontre d'abord que le développement de la pénalisation de l'immigration est fondé sur une politique volontariste de maîtrise des flux migratoires. Qu'il s'agisse des déterminants politiques menant à placer la répression de l'immigration irrégulière au cœur des politiques publiques nationales, des déterminants juridiques conduisant à ne reconnaître aux immigrés aucun droit général d'accès ou de séjour sur le territoire national, auquel s'ajoute le développement substantiel et complémentaire du principe de sauvegarde de l'ordre public, nous pointons ce qui semble prédominer dans le déploiement du processus de pénalisation. Dans un second temps, l'étude s'attache à dessiner les contours de la mise en œuvre du processus de pénalisation. D'une part, le durcissement de la répression administrative et la création de sanctions pénales aggravées conduisent à l'émergence d'un double mouvement de pénalisation, direct et indirect. L'entrée et le maintien irréguliers sur le territoire étant de plus en plus contrôlés et réprimés, l'étranger ainsi que son entourage proche se trouvent surexposés aux sanctions pénales. D'autre part, la protection résiduelle, nationale et européenne, des droits fondamentaux des immigrés ne permet pour l'heure d'envisager aucune limitation du processus de pénalisation engagé.