Thèse soutenue

Atticus et ses amis : étude sur une politique de l'ombre au dernier siècle de la République

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marita Bianay
Direction : Éric Perrin-Saminadayar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire ancienne
Date : Soutenance le 12/12/2014
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Martin Galinier
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Bérenger
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Wolff

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Titus Pomponius Atticus fut l'un des personnages les plus controversés du dernier siècle de la République romaine. Son nom s'inscrivit dans la postérité grâce à la relation d'amicitia qu'il partagea toute sa vie avec le grand orateur Cicéron. Ami des plus hauts dignitaires de son temps, quelles que soient leurs tendances politiques, il se constitua un réseau de relations amicales, qui lui permit de préserver « sa tranquillité » dans un monde marqué par le sceau de guerres civiles impitoyables. Pratiquant un épicurisme modéré, ce romain s'adonna aux plaisirs de l'otium, et tenta d'opérer une symbiose entre les impératifs de sa « condition » et les « exigences » de sa morale. En tant que financier de l'aristocratie, informateur, conseiller politique et libraire-éditeur, cet homme, tel un caméléon, possédait de nombreux talents, qui lui attirèrent la faveur et l'estime de « tous » ses contemporains. Dans un contexte politique aussi troublé et dangereux que celui du premier siècle de la République, menacé à plusieurs reprises, il est ressorti grandi durant chacune de ces guerres qui auraient dû le perdre. En effet, pendant que ses proches étaient précipités dans le malheur, chaque changement de régime consolidait sa position et sa fortune. Véritable exemple de sociabilité, il a joui d'un indéniable pouvoir d'action politique par le biais de ses amitiés. Là où certains se sont obstinés à vouloir changer seulement le présent, il fit preuve d'une habileté et d'une ingéniosité hors du commun. Tel un visionnaire en avance sur son temps, il se contenta d'observer, d'analyser, d'entrevoir l'avenir et de mener, à l'abri des regards indiscrets, une « politique d'action » capable de faire face à la Révolution qui donnerait naissance à l'empire romain. Bien qu'acteur et témoin privilégiés de la destinée de Rome, il afficha une farouche volonté de se maintenir dans l'ombre du pouvoir. Conscient des réalités de son temps et désireux de « rester libre », il était déterminé à « vivre » et à « survivre » selon ses aspirations, à une époque où cela semblait impossible. Cet « homme de l'ombre », même s'il protège encore aujourd'hui le mystère autour de sa personne, se présente comme l'archétype du romain, ayant réussi le parfait syncrétisme entre le « politique » et le « sage », en devenant un des exemples les plus significatifs de la réussite romaine.