Auto-traductions de ''La langue maternelle'' de Vassilis Alexakis : réflexions traductologiques sur un itinéraire créatif identitaire
Auteur / Autrice : | Elisavet Hatzidaki |
Direction : | Marie-Paule Masson-Vincourt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études néo helléniques |
Date : | Soutenance le 11/12/2014 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Recherches sur les suds et les orients (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Karapidakis |
Examinateurs / Examinatrices : Yiannis Ioannou, Constantin Angélopoulos | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vassiliki Kontogianni, Dīmī́trīs N. Fílias |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Personne ne peut nier la part de la création dans la littérature et les auteurs ont certes la possibilité de s'exprimer de plusieurs façons afin de véhiculer leurs pensées et leurs émotions. Qu'en est-il de la traduction ? En effet, la créativité peut être masquée, voire même modifiée si la traduction est faite par un tiers. La présente thèse se focalise sur la façon dont l'auto-traduction renforce la créativité chez les auteurs bilingues qui traduisent, eux-mêmes, leurs romans. Notre travail porte sur les problèmes traductologiques révélés dans la traduction du roman La langue maternelle de Vassilis Alexakis, roman qui a obtenu le prix Médicis en 1995. Notre étude repose sur l'analyse approfondie des données recueillies après l'examen des tapuscrits inédits, du roman grec et des versions françaises dans un laps de douze ans. Ce travail tente de prouver que l'œuvre littéraire de Vassilis Alexakis n'est pas une simple traduction, mais au contraire un texte qu'il a (re)écrit entièrement après avoir révisé sa traduction. Ainsi, son œuvre reflète un processus créatif continu et fascinant. La comparaison des œuvres publiées a révélé plus de deux mille cas, classés en cinq catégories afin de permettre une analyse appropriée : morphosyntaxique, lexico-sémantique, culturel, omissions et réécriture. Une attention particulière est accordée à l'implication personnelle de l'écrivain, à la relation entre l'identité et l'altérité ainsi qu'à la dimension diachronique de la grécité à travers le processus auto-traductif.Les résultats de notre étude sont variés. Évidemment l'œuvre n'est pas complète avant que l'écrivain ne l'ait revue et traduite, puisque chaque traduction implique une nouvelle version. Nous avons constaté que l'auteur emploie le langage de façon ingénieuse et qu'il transfère le message librement, car il choisit par instinct la traduction la plus adéquate et la plus pertinente. Il se sert souvent de la stratégie de modulation afin de traduire les éléments du texte source. En outre, la communication bilingue semble être complémentaire, les différentes versions n'existant pas séparées les unes des autres. En effet, même si elles présentent des différences apparentes, leur fonction poétique et tellement proche pour les considérer à part. Nous examinons aussi comment l'emploi de stratégies d'exotisation enrichit la culture d'arrivée et le dialogue intralinguistique. La fonction globale de l'œuvre de Vassilis Alexakis revêt un rôle double ; d'une part, elle assure un réseau dynamique et harmonieux entre la langue grecque et la langue française, dont les interférences réciproques garantissent une vraie créativité et une littérature innovante, et d'autre part, elle assure la découverte et l'invention, et par voie de conséquence l'apprentissage et l'acquisition du savoir à travers le voyage vers l'autre côté…