« Cherche[r] quelque ombre d’infinité » : le langage du désir dans les textes de Bossuet
Auteur / Autrice : | Agnès de Ferluc |
Direction : | Christian Belin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | LITTERATURES FRANCAISES, COMPAREES spécialité Littérature française |
Date : | Soutenance le 06/12/2014 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur la Renaissance, l'âge classique et les Lumières (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Ferreyrolles |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Régent-Susini | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Benedetta Papasogli, Stéphane Macé |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notion centrale de sa spiritualité, le désir selon Bossuet fait advenir son objet : d'où l'invitation à l'élaguer comme à l'exalter, à la recherche de « l'unique nécessaire ». Héritier de l'Antiquité païenne et chrétienne, augustinien et thomasien plus que cartésien, Bossuet défend la doctrine catholique traditionnelle. Son apologie de l'intérêt propre dans la quête du salut rejoint toutefois des préoccupations propres à son temps. Peut-il évoquer le désir spirituel de manière analogue aux désirs sensibles ? En un siècle où les termes théologiques se laïcisent, sa préférence pour ce mot profane favorise ce lien, même si sa perspective sur les désordres du désir demeure plus métaphysique que celle des moralistes. Naturel et surnaturel, l'élan du désir de Dieu dépasse infiniment le sensible dont il ne peut se déprendre. Cela se traduit dans la rhétorique du prédicateur post-tridentin, qui recourt à des images pédagogiques et imparfaites, ici recensées dans un index. Comme dans le système figural biblique, dispositif attisant le désir d'un accomplissement, leur littéralité est signifiante. Appuyé sur des médiations bibliques et patristiques, l'univers imaginaire de Bossuet est marqué par l'importance de la nature dont l'harmonie chante l'amour de Dieu et par le recours privilégié aux métaphores de l'amour nuptial. Le prédicateur entend susciter ce désir au moyen de son verbe. La délectable musicalité de son éloquence oratoire métaphorise l'orientation du sensible vers Dieu. Ses lettres, sermons et écrits spirituels transmettent l'impetus animant le fidèle et le lyrique langage de sa prière. Car l'expression du désir de Dieu ne peut ici-bas se passer du tâtonnement des mots.