Approche évolutionniste de la préférence homosexuelle masculine
Auteur / Autrice : | Julien Barthes |
Direction : | Michel Raymond, Pierre-André Crochet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Evolution, écologie, ressources génétiques, paléontologie |
Date : | Soutenance le 11/12/2014 |
Etablissement(s) : | Montpellier 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement (Montpellier ; École Doctorale ; 2009-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Michel Raymond, Pierre-André Crochet, Jacques Balthazart, Jacqui Shykoff, Jean-François Bonnefon, Frédéric Thomas |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacques Balthazart, Jacqui Shykoff |
Résumé
La préférence homosexuelle masculine (PHM) est considérée comme un paradoxe darwinien car c'est un trait partiellement héritable, induisant une baisse de succès reproducteur, ayant une fréquence (en Occident) entre 2 et 6 % et qui semble propre à l'espèce humaine (en excluant les espèces domestiquées). La sélection de parentèle, ou bien un facteur pléiotrope antagoniste sont classiquement proposés, bien que l'essentiel des données proviennent de sociétés occidentales. Nous avons proposé une nouvelle hypothèse, basée sur la stratification sociale et permettant d'expliquer la spécificité humaine, dans laquelle la migration sexe-dépendante de type hypergyne amplifie la sélection d'un gène antagoniste. La plausibilité de cette hypothèse est confirmée par des modèles théoriques d'ESS et des modélisations individu-centrés. De plus, une analyse comparative basée sur données anthropologiques a permis de montrer un lien entre le niveau de stratification d'une société et la probabilité que la PHM soit connue dans cette société. La sélection de parentèle, mesurée dans une société non-occidentale (Indonésie), semble participer à la compensation du coût reproductif de la PHM, mais insuffisamment pour en expliquer le maintien. Les principales caractéristiques familiales associées à la PHM, l'excès de grands frères, et la fécondité accrue dans certaines classe d'apparentés, se retrouvent également en Indonésie. Toutefois, en Indonésie, les classes d'apparentés concernées différent en partie des résultats obtenus en occident et ne correspondent pas aux attendues de l'hypothèse de sélection sexuellement antagoniste portée par le chromosome X. La prise en compte de l'interaction entre facteurs sociaux et biologiques ainsi que l'acquisition de données hors des sociétés occidentales ouvrent de nouvelles perspectives de compréhension de ce paradoxe darwinien.