Les paysages des Bornes-Aravis (Haute-Savoie) : évolution des dynamiques territoriales, enjeux pour le tourisme
Auteur / Autrice : | Robert Moutard |
Direction : | Henri Rougier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 14/10/2014 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Mietton |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Robert Pitte | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Coque-Delhuille, Antoine Orsini |
Résumé
Dans l’ensemble des cinq massifs préalpins français septentrionaux auquel il appartient, le massif des Bornes-Aravis présente un trait distinctif qui intrigue : celui de ne comporter qu’une réserve naturelle très restreinte, située sur la marge lacustre. En cela, il se démarque de ses homologues et voisins, dotés de vastes parcs naturels régionaux et de géoparcs, garants du maintien d’un cadre de vie de qualité. Rétifs à toute mesure de protection territoriale, les élus locaux affirment que l’empirisme guidé par la sagesse, ainsi que le savoir-être traditionnel des populations locales, se substituent avantageusement à l’établissement d’espaces protégés dont les effets seraient, à leurs dires, préjudiciables au développement économique. Dans ce contexte, on est fondé à éprouver quelques craintes quant à la pérennité de l’esthétique paysagère, qui constitue le facteur indispensable à l’attractivité touristique, moteur essentiel de l’économie alpine. On peut aussi s’interroger sur les chances de voir se maintenir une situation de « double mise en valeur équilibrée » (Bätzing, Rougier, 2006). Bien que s’adaptant volontiers aux impératifs de l’économie contemporaine, la société locale a su jusqu’ici limiter l’altération de sa culture et de son patrimoine naturel. En témoigne un système agro-pastoral dynamique et relativement prospère, indispensable au maintien de la qualité du cadre de vie. Les habitants des Bornes-Aravis déclarent vouloir éviter que leur massif ne devienne un espace de loisirs pour citadins. Les schémas de cohérences territoriales récemment élaborés prennent en compte ces enjeux.L’analyse menée tout au long de cette étude portera une attention toute particulière à l’évolution des dynamiques spatiales influant sur le devenir de la beauté paysagère, qui constitue la richesse essentielle de ces montagnes de moyenne altitude. Celle-ci devrait être valorisée notamment par une médiation scientifique non pas sporadique et fragmentaire telle qu’elle l’est actuellement, mais conçue selon une cohérence en lien avec l’identité du territoire.