Rock en Chine : contestation et consommation depuis les années 1980
Auteur / Autrice : | Lei Peng |
Direction : | Gregory B. Lee |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études chinoises, Études transculturelles |
Date : | Soutenance le 02/07/2014 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : L'Institut d'Études Transtextuelles et Transculturelles (IETT) |
Jury : | Président / Présidente : Paloma Otaola González |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Delorme | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Siyan Jin, Patrick Doan |
Mots clés
Résumé
Si « Rock » dans le monde occidental est marqué par ses traits subversifs et politiques à certaines périodes historiques spécifiques pour être ensuite entièrement récupérée par la raison marchande, son histoire a été prolongée avec son appropriation environ trente ans après en République Populaire de Chine. Ainsi, le Yaogun, dénomination commune du Rock en Chine est depuis son émergence imbriqué dans la constitution d'une « nouvelle Chine socialiste » calquée sur le modèle de « l'État-nation » : « une démarche mimétique par rapport au système occidental, un système, couplé d’idéologies, qui s’est avéré avec la première guerre mondiale non seulement politico-économique mais de plus scientifique et technologique » selon les expressions du Gregory Lee. En même temps, cette construction de « l’État-nation chinois socialiste » est depuis le début véhiculée par les mécanismes de la « mondialisation » économique, culturelle et idéologique selon une logique capitaliste. Cette thèse présente le Rock comme un acteur social qui représente et traduit la société chinoise prise dans la transition radicale et structurelle, d’une société considérée comme « ex-socialiste » vers une société de consommation et spectacle depuis les années 1980. Par ses propres transformations, ses tentatives contestataires et ses récupérations par la consommation, le Yaogun se réapproprie des schèmes, des images et des notions hérités à la fois du Mythe du Rock daté d'un demi siècle, et de « l'Occident » dont il réinterprète le sens originel. Pour ce faire, il sollicite inévitablement des éléments « propres » à la Chine - gestuel ou symbolique – qui pourrait amener à la revendication (ou non) d'une spécificité culturelle propre. Avec cette analyse, nous avons tenté d’une part de démontrer la complexité et les contradictions voilées derrière l'apparence homogène de la production de cette société du spectacle et de consommation qu’est la Chine actuelle, et d’autre part de démystifier la circulation hégémonique sur le plan des connaissances scientifiques du monde actuel. Ce travail est le fruit d’une réflexion alimentée par deux parcours parallèles et complémentaires en Études sur la Chine contemporaine et « Cultural Studies », s’inspirant des différentes approches théoriques transdiciplinaire dans les domaines des sciences sociales et humaines. Il traite la question des relations entre la musique populaire, le Rock, le pouvoir politique et économique ainsi que la vie quotidienne dans le monde chinois contemporain. Enfin ce questionnement dit « local » a par la suite suscité une réflexion critique sur la réalité dominant le monde actuel : « la mondialisation marchande ».