Thèse soutenue

Finitude et nouveauté : promesses et périls du nouveau au XXe siècle

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Auteur / Autrice : Dominique Lepage
Direction : Jean-Jacques WunenburgerMarie-Andrée Ricard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 04/07/2014
Etablissement(s) : Lyon 3 en cotutelle avec Université de Laval Quebec Canada
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Thomas De Koninck
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Pierron
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas De Koninck, Sophie Cloutier

Résumé

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Cette thèse prend pour point de départ la valorisation croissante de la nouveauté qui s’impose au cours de la modernité, et se radicalise au XXe siècle. Nous faisons le constat que l’omniprésence de cette notion à la fois puissante et familière soulève les questions du sens et de la valeur de la nouveauté, au-Delà même de son appropriation moderne. Du point de vue du sens, la question est de savoir comment traiter l’irréductible polysémie de la nouveauté. Nous montrons d’abord que, sous ses diverses modalités, la nouveauté se distingue non seulement par la différence avec le passé mise de l’avant par le discours moderniste, mais plus encore par sa dimension de commencement, que nous analysons comme introduction de puissance et ouverture d’avenir. Cela constitue le critère premier de toute nouveauté, et ce qui en fait un enjeu humain fondamental. La nouveauté est au cœur de notre expérience du temps, de la manière dont nous vivons notre finitude et particulièrement notre mortalité. Cependant, cela ne fait pas de la nouveauté une valeur à proprement parler. Ce lien doit être interrogé à travers la pluralité des temps et des activités humaines. Nous considérons donc ensuite comment se décline la nouveauté, concrètement, au sein de l’existence humaine. Ce deuxième volet est développé à travers un dialogue avec la pensée de Hannah Arendt. Par sa conception de l’homme comme être de naissance et d’innovation, et par l’articulation des multiples temporalités corrélatives de l’activité humaine, Arendt nous permet de poser les bases d’une articulation différentielle et raisonnée de la polysémie de la nouveauté, en lien avec les conditions de natalité et de mortalité. La question de la valeur de la nouveauté se pose alors en fonction du contexte et de la réalité où elle s’inscrit. Il apparaît que plus on s’approche de la dimension de la liberté humaine, plus se radicalise la nouveauté, en même temps que le jugement de valeur devient plus problématique, et se présente comme une tâche et une exigence pour le jugement.