Thèse soutenue

L’expression artistique comme émancipation et représentation de la classe ouvrière par elle-même

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Auteur / Autrice : Monique Leroy
Direction : Alain Kerlan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 17/12/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : André Désiré Robert
Examinateurs / Examinatrices : André Narritsens
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Kahn, Françoise Laot

Résumé

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Le désir de changer la vie, de s'accomplir et de s’émanciper dans les années 1830 trouve, pour se concrétiser, une expression artistique qui se poursuit aujourd’hui sous d'autres formes. Les prolétaires du XIXe siècle décident de ne plus vivre l’insupportable. Ils prennent des heures sur leur temps de repos, pour se cultiver, se former. Ils fondent des journaux, composent des chansons, des poèmes, des pamphlets, lisent les textes des penseurs Saint-simoniens et Fouriéristes. Leur lutte emprunte les voies du régime esthétique. Cette expérience d’émancipation fait le lien, à travers le temps, avec les multiples tentatives qui se sont poursuivies pour transformer la société, avec des temps forts en 1936, 1968, 1995. Lors du mouvement social de 1995, les grévistes ont choisi l’expression cinématographique pour relater leur lutte. Un flot d’images a accompagné les grèves, tout au long des manifestations et des Assemblées Générales. Ces films aboutissent à donner une autre vision des grèves et à construire une mémoire ouvrière par les travailleurs eux-mêmes. Ils sont un contrepoint aux images et commentaires proposés par la majorité des médias. Ce sont aussi des expériences esthétiques. Cette prise de caméra par les travailleurs n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans l’histoire du cinéma militant pour créer une représentation sociale du monde du travail. Il est nécessaire, pour comprendre ces différentes périodes d’émancipation, de construire et analyser les figures de cette Histoire de l’irruption de l’esthétique dans le champ de l’Histoire ouvrière. Il faut aussi s’interroger sur les significations politiques et anthropologiques de ces temps de rupture où le désir d'émancipation et d'accomplissement s'inscrit dans une dimension esthétique Au moment où la classe ouvrière est en pleine refonte de son identité, où l’on évoque la disparition de ses valeurs, il est indispensable de montrer sa combativité et les luttes qui continuent de jalonner son histoire.