Regeneration b(d)oom : territoires et politique de la régénération urbaine par projet à Londres
Auteur / Autrice : | Martine Drozdz |
Direction : | Christian Montès, Manuel Appert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie, aménagement et urbanisme |
Date : | Soutenance le 06/11/2014 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnement, ville, société (Lyon ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Lefort |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Fol, Jennifer Robinson | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvie Fol, Mustafa Dikeç |
Mots clés
Résumé
Marges en déclin sociodémographique dans la deuxième moitié du XXe siècle, les quartiers d’inner city sesituent aujourd’hui au coeur de la stratégie de développement de Londres. Ils constituent désormais un espacesoupape où se négocient les conséquences sociales et spatiales de la globalisation dans la capitale britannique.Le modèle politique et urbain de la régénération qui préside à ce changement se stabilise à la fin de ladécennie 1980 dans un consensus entrepreneurial, compétitif et partenarial. Cependant, sa territorialisation dans les anciens quartiers d’inner city est discrète et inachevée et fait place à de nombreux reliquats de l'intervention de la puissance publique, loin de l’image d’un retrait univoque de l’État. L'agenda néotravailliste des années 2000 modifie ce modèle en y introduisant des normes de durabilité, de reconnaissance des minorités et un impératif participatif. À Londres, cette évolution se traduit par la mise en place d’une politique territoriale spécifique, les zones d’opportunité, dont le but est initialement d’arrimer le développement des inner cities à celui des marchés immobiliers péricentraux. Nous montrons qu’en l’absence de mécanisme de redistribution suffisamment contraignant, cette politique a conduit dans les faits à une accélération de la privatisation du parc de logements publics et à une généralisation des formes de gentrification clé-en-main (new-built gentrification). La coalition conservateurs / libéraux-démocrates au pouvoir depuis 2010 a partiellement maintenu les dispositifs participatifs dans les programmes de régénération. Cependant, nous montrons comment le contexte d’austérité a conduit dans certains cas à une forme de privatisation du fonctionnement même de la démocratie urbaine locale. Le modèle de la régénération, ses impasses et ses injustices, est désormais contesté dans plusieurs sphères politiques, mais les protestations sont fragmentées et peinent à se généraliser en raison même de la géographie spécifique de la régénération, par projet.