Thèse soutenue

EPSA : Espace Projectif du Soi Archaïque : l’univers, miroir de soi

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Auteur / Autrice : Suzy Tuduri
Direction : René Roussillon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 20/09/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
Jury : Président / Présidente : Magali Ravit
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Bonnet-Bidaud
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Azoulay, Jean-Michel Vives

Résumé

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Cette thèse retrace les étapes de la création d’un dispositif projectif permettant d’explorer le soi-archaïque d’un sujet adulte. Son élaboration est le fruit de plusieurs recherches antérieures auprès de diverses populations : sujets adultes ne présentant pas de pathologie reconnue, jeunes adultes psychotiques et/ou états-limites, sujets adultes paraplégiques. Le dispositif créé pour ces recherches a évolué pour devenir un outil d’exploration et de médiation utilisé depuis plusieurs années dans le cadre de mes prises en charges thérapeutiques, auprès de patients souffrants majoritairement de troubles narcissiques identitaires.Des photographies de l’espace, pour la plupart prises par le CNRS ou la NASA avec différents télescopes sont utilisées comme support projectif. Avec ces photographies, l’impact esthétique est indéniable. « Que représente pour vous l’univers ? » : L'utilisation de photographies de divers objets célestes comme support projectif pour répondre à une question latente sur la subjectivité mobilise la pensée en images et vient questionner le sentiment de soi actuel et archaïque. Ces photographies offrent une figuration de vécus originaires, métaphores cosmiques déjà remarquées dans la littérature psychanalytique (Anzieu et les signifiants formels, Aulagnier et le trou noir de la psyché…), elles favorisent une mise en scène imagée des interactions précoces.Le dispositif de l’EPSA est un « attracteur » sollicitant la projection d’un ''incréé'', d’une expérience en souffrance de symbolisation. La malléabilité de l’EPSA permet au sujet de la mettre en forme, raconter l’histoire de ce qu’il ne connait pas de lui et qui le hante. Le sujet projette dans l’EPSA une ambiance psychique, trace d’un soi-émergent dans un fonctionnement parfois en souffrance, où apparaissent des « processus » de transformation.L’EPSA permet d’explorer les capacités réflexives du sujet : Capacités du sujet à élaborer ou non un conflit esthétique, la gestion et l’expression de ce conflit. Capacités à « raisonner » affectivement, à être en contact avec ses émotions, à les éprouver. Se sentir, se voir, « dire » ses émotions. (Trois « degrés » de symbolisation).La maturité du soi archaïque et son expression (maturité affective du sentiment de soi) peut se définir ainsi : la tolérance et l’acceptation des affects, émotions, sentiments… provoqués par les conflits à se penser sujet. La capacité à ne pas être « débordé » affectivement sans trop d’évitement et d’inhibition. L’élaboration psychique et verbale de ces conflits (le partage et la communication avec autrui).L’EPSA permet ainsi d’observer chez l’adulte des troubles liés aux premiers stades de développement : le traitement de l’affect, les interactions précoces, les troubles dus à des déficiences dans l’accordage… L’EPSA est un outil d’exploration de certains processus importants dans la construction de la subjectivité, et permet d’affiner notre regard clinique concernant les troubles identitaires narcissiques, état-limites, pathologies de la dépendance…La passation de l’EPSA, en proposant au sujet de rapporter ses impressions, favorise un travail de mise en forme et de mise en mots. C’est un espace créatif, de trouvé/créé. Un dispositif symbolisant et de partage et rencontre. Il est un objeu, un support thérapeutique. Finalement, l’EPSA est un miroir de soi, et aussi un outil de « transformation », de symbolisation.