Thèse soutenue

Les objets du quotidien : une négociation mémorielle : approche psychosociale de l’articulation des traces mémorielles et matérielles dans la transmission de l’expérience d’une inondation
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Elodie Levasseur
Direction : Valérie Haas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 24/09/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire GRePS (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Nikos Kalampalikis
Rapporteurs / Rapporteuses : Karine Weiss, Tania Zittoun

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse interroge la transmission de l’expérience de l’inondation en rapport avec les contextes, situations et supports à partir desquels les souvenirs prennent forme et perdurent potentiellement. Sont questionnés plus spécifiquement les rôles des objets du quotidien et des artefacts mémoriels dans la construction et à la transmission de l’expérience de l’inondation. Pour répondre à cet objectif, cette thèse s’inscrit dans un champ conceptuel en psychologie sociale qui étudie la pensée sociale en contexte. Cette approche permet d’étudier l’élaboration des connaissances et leur transmission en étroite relation avec les contextes sociaux, temporels et spatiaux. Ce développement théorique permet de concevoir une approche dynamique et contextualisée des processus mémoriels. La théorie des représentations sociales est mobilisée puisqu’elle investigue la familiarisation comme un processus se réalisant en fonction des catégories signifiantes propres à la culture et à la mémoire des groupes. Afin de saisir l’objet de recherche à travers différents prismes et de confronter plusieurs points de vue sur l’expérience de l’inondation, deux méthodes sont utilisées. La combinaison d’entretiens de recherche avec des personnes ayant vécu une ou plusieurs inondations et d’une analyse de presse via la méthode Alceste, permet l’examen des savoirs mobilisés dans la représentation et dans la transmission de l’inondation, en tant qu’objet social et/ou expérience vécue. L’analyse des résultats montre que les objets sont les instruments d’une négociation de l’expérience, entre mémoire et oubli. Les artefacts mémoriels présents dans l’espace social résultent de cette négociation. Ils rappellent un événement tout en lui donnant une forme précise, contrôlée. L’événement est transformé que ce soit dans son récit ou dans son inscription spatiale pour revêtir une forme acceptable et conventionnelle. Ces objets peuvent soutenir la mémoire de l’événement et être au service de l’oubli des expériences. Tandis que cette objectivation graphique lisse la pluralité des expériences, les objets du quotidien offrent un interstice malléable entre l’oubli et la mémoire, un espace de négociation mémorielle. Ils servent de support à la narration tout autant qu’ils livrent une certaine représentation de l’événement. Leur sélection, sous-tendant des comparaisons ou des différenciations avec d’autres expériences d’inondation, permet de transmettre l’expérience vécue comme ancrée dans et selon des catégories existantes, tout en maintenant la singularité du vécu. Cette forme de transmission, articulant traces mémorielles et traces matérielles lors de la transmission d’une expérience correspond à un schéma admis et existant dans le contexte social et culturel.