Composantes culturelles néolithiques en Emilie entre le milieu du Véme et le debut du IVéme millénaire avant J.C.
Auteur / Autrice : | Maria Maffi |
Direction : | Alain Beeching |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, histoire et civilisations des mondes anciens |
Date : | Soutenance le 03/07/2014 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 en cotutelle avec Università degli studi di Trento (Trentin, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéorient Lyon |
Jury : | Président / Présidente : Jean Vaquer |
Examinateurs / Examinatrices : Monica Miari, Maria Bernabò Brea, Annaluisa Pedrotti, Giovanna Radi |
Mots clés
Résumé
La période examinée dans la recherche est un des rares moments de la préhistoire italienne où les traces archéologiques permettent d’identifier l’arrivée de groupes allochtones concomitamment à la désagrégation d’un monde indigène de tradition ancienne. Les travaux concernant cette phase du Néolithique italien se réfèrent principalement aux observations de Bagolini (Bagolini et Biagi, 1987; Bagolini, 1998), reprises par plusieurs auteurs (par exemple Barfield et alii 2000), qui présentent un tableau très multiforme de l’Italie du nord, créé par l’interaction entre les peuples indigènes, relevant de la Culture des Vases à Bouche Carrée (« VBQ ») (chapitre 1), et ceux du Chasséen (Chapitre 2), venant de la France actuelle, en plus des apports des Alpes du nord, qui acquirent un poids croissant au fil du temps. La rencontre, qui s’effectua dans chaque région d’une façon et dans des temps différents entre le milieu du Ve et le milieu du IVe millénaire avant J.C., semble s’être produite par des voies côtières et transalpines en raison surtout des échanges de matières premières (pierres vertes, obsidienne, silex), mais aussi à cause de certaines compétences technologiques. Au même moment, dans le monde Chasséen dont la variabilité diachronique et spatiale est bien connue (Vaquer, 1990; Beeching, 1995, 2002; Sargiano et alii 2010), on a aussi identifié des spécificités régionales de plus en plus marquées, qui révèlent un modèle de diffusion complexe, et dont on doit tenir compte également pour comprendre les phénomènes italiens (chapitre 2). Donc, si le cadre de référence proposé par Bagolini dans les années ‘80 reste grosso modo acceptable, le développement du débat culturel, les découvertes récentes et l'étude des nouveaux sites réalisée dans ce travail de Thèse, devraient nous permettre d‘enrichir la documentation de référence et de préciser l’éventail des rapports entre la population indigène et les gens qui venait d’ailleurs. L’interprétation de ces nouvelles interactions peut donner la possibilité d’expliquer les grands changements culturels dans le Néolithique occidental dans la première moitié du IVe millénaire, produisant des expériences dans lesquelles on distingue aujourd’hui surtout des signes de discontinuité avec les traditions précédentes (Ferrari et alii 2002) (Chapitre 7-8). L’Emilie, à en juger depuis les données disponibles sur les sites du Néolithique récent et final (chapitre 4-7), représente un carrefour de tous les apports directs et indirects cités ci-dessus. La preuve en est la variabilité culturelle bien marquée que l’on constate entre les sites, même quand ils se trouvent géographiquement rapprochés. Cette variabilité est due soit à l’entrecroisement de traditions culturelles complexes, soit aux différences chronologiques, en considérations des très rapides changements qui caractérisent l’époque considérée (Bagolini, 1981). L’Emilie représente, donc, un territoire privilégié d’observation pour évaluer les modalités de rencontre entre les divers groupes humains qui ont interagi en Italie septentrionales pendant la période examinée. Les contextes de l’Emilie faisant objet de cette recherche sont les sites, inédit et publié, dans les provinces de Piacenza, Parme et Reggio Emilia, chronologiquement attribuables aux derniers siècles du cinquième millénaire et la première moitié du quatrième BC cal. En particulier Sant’Andrea di Travo (Chapitre 5), Le Mose (chapitre 4) et Vignola (chapitre 7) dans le département de Plaisance, Botteghino (Chapitre 6) e Vighi (chapitre 7) à Parma et S.Ilario d'Enza (chapitre 7) dans la province de Reggio Emilia. L'étude s'est concentrée sur l'analyse des industries céramiques, à la fois d'un point de vue typologique et technologique (chapitre 3) afin d'essayer de mieux définir la chronologie des différents sites. ...