Thèse soutenue

Les têtes d’expression du peintre Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)

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Auteur / Autrice : Yuriko Jackall
Direction : Philippe Bordes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/06/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Patrick Michel
Examinateurs / Examinatrices : Martial Guédron, Jacqueline Lichtenstein, Christophe Leribault

Résumé

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Cette thèse se penche sur les têtes isolées et expressives du peintre Jean-Baptiste Greuze. Nous avançons que celui qui était désigné à la fois « peintre de nature » et « peintre d’expression », était contraint de concilier la qualité éphémère propre à la notion de la représentation de la nature avec la représentation de l’expression, cette dernière servant de vecteur narratif dans la peinture d’histoire. Se concentrant, en réponse à cette tension, sur ses têtes, il organisa ses grandes productions autour de la représentation des têtes de ses protagonistes et alla même jusqu’à les isoler littéralement en faisant ainsi des têtes peintes détachées de tout contexte déterminé. Il réussit à conférer une véritable indépendance à celles-ci : il insista sur leur aspect matériel, il en multiplia les versions et les fit dialoguer avec ses grandes compositions. Ces pratiques correspondaient à une volonté de faire de la tête expressive un emblème qui, à lui seul, visait à résumer toute une histoire. Ses têtes féminines ont particulièrement retenu notre attention. D’une part, elles constituent la partie de l’œuvre de Greuze qui demeure la moins bien comprise et exige donc une étude et, d’autre part, elles portent en quelque sorte les expériences expressives de Greuze à leur summum : en raison des émotions douces et particulièrement propices à l’interprétation qu’elles représentent, ce sont les têtes féminines qui s’insèrent dans de nombreux récits picturaux et ce, au gré de l’imagination du spectateur. Nous montrons également, en étudiant la dernière partie de la carrière de Greuze et en établissant la pérennité de sa réputation au début du XIXème siècle, qu’il y a tout lieu de croire que son apport dans le domaine de la tête isolée fut marquant et persista après sa mort. Le savoir-faire de Greuze contribua en effet à insuffler à la tête isolée un puissant élan vers son statut d’œuvre autonome, ce qui rendit ce genre accessible à tout un ensemble de collectionneurs dont l’engouement était manifeste ainsi qu’à une nouvelle génération d’artistes qui s’y consacrèrent avec enthousiasme.