Thèse soutenue

La tuberculose dans l’espace social barcelonais 1929-1936

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Auteur / Autrice : Celia Miralles
Direction : Jean-Luc PinolJosé Luis Oyón
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 18/06/2014
Etablissement(s) : Lyon 2 en cotutelle avec Universitat politècnica de Catalunya - BarcelonaTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Faure
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Coudroy de Lille, Rafael Huertas García-Alejo, Manuel Guàrdia i Bassols, Merce Tatjer Mir

Mots clés

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Résumé

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L’ancienne phtisie pulmonaire, maladie sociale excellence au XIXème siècle, est encore, au début du XXème siècle, empreinte d’un fort imaginaire commun associé à la misère sociale. Cette thèse analyse l’inscription de cette maladie dans l’espace social barcelonais des années 1930, et pour ce faire, elle cherche à prendre en compte les multiples acceptions de la tuberculose, mêlant discours des médecins et vécu des patients.Avec la découverte du bacille de Koch en 1882, le microbe apparait comme l’unique cause de la tuberculose, ce qui suppose une redéfinition de la lutte antituberculeuse, désormais concentrée sur l’élimination de l’agent contagieux. Bien plus qu’auparavant, la tuberculose est alors associée aux recoins poussiéreux et à l’environnement insalubre comme à la promiscuité. A Barcelone entre 1929 et 1936, les autorités catalanes se concentrent sur la mise en place d’une lutte préventive qui vise à extirper le microbe de certains logements précisément identifiés dans la ville.La tuberculose est également une maladie sociale qui caractérise un groupe d’individus et l’isole du reste de la société. Outre une réflexion sur la construction sociale d’une catégorie homogène autour du dénominateur commun que constitue le microbe, cette thèse a pour but de prendre en compte la réalité vécue des individus malades soignés dans les dispensaires, hôpitaux et sanatoria gratuits et de comprendre leur intégration dans le panorama social barcelonais à cette époque. Il apparait dès lors que ces tuberculeux sont souvent des actifs avec une position sociale précaire liée à une moindre intégration dans la ville, sans être pour autant complètement « isolés » socialement. C’est la déclaration de la maladie qui les fait « basculer » dans un groupe d’exclus sociaux pris en charge médicalement.Mais plus qu’un identifiant commun, la tuberculose est surtout un vécu personnel. Le malade est un acteur essentiel de sa maladie comme de sa guérison et son parcours met au jour une pratique de la lutte qui permet de redéfinir par le bas les structures de soins, et la logique médicale moderne telle qu’elle est évoquée dans les discours. Enfin, ces parcours individuels de malades dans la capitale catalane brouillent surtout la catégorie unifiée et homogène mettant en avant des préoccupations personnelles qui dépassent l’exigence de santé et l’absolue nécessité de se prémunir contre le microbe, laissant apparaitre des visions divergentes de la lutte contre la maladie à la même époque.