Thèse soutenue

La fabrique des parentés : enjeux électifs, pratiques relationnelles et productions symboliques chez les Inuit des îles Belcher (Nunavut, Arctique canadien)

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Auteur / Autrice : Florence Dupré
Direction : Jean-Hugues DéchauxFrédéric B. Laugrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et anthropologie
Date : Soutenance le 24/03/2014
Etablissement(s) : Lyon 2 en cotutelle avec Université Laval (Québec, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Leservoisier
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Saladin d'Anglure
Rapporteur / Rapporteuse : Christopher Trott, Florence Weber

Résumé

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Cette thèse est une contribution à l’étude des relations de parenté inuit. Elle présente une ethnographie et une analyse des pratiques relationnelles contemporaines dans le village arctique de Sanikiluaq (Nunavut). Elle vise plus particulièrement à comprendre le processus de production, de pratique et d’interruption du lien de parenté dans une communauté travaillée par le contexte sociohistorique des sociétés inuit canadiennes du début du 21e siècle ; elle met ainsi en regard le contexte historique de l’archipel des îles Belcher, les enjeux électifs travaillant les pratiques relationnelles contemporaines et les identités relationnelles de leurs acteurs pour accéder à une compréhension du sens de la parenté inuit refusant de postuler la flexibilité de l’organisation sociale comme une réponse culturelle satisfaisante à la question de la nature de la parenté.Sur le fond du contexte historique ayant déterminé la formation récente du village de Sanikiluaq, la première partie (chapitres 2 et 3) retrace les évolutions des pratiques relationnelles au cours du 20e siècle et s’attache à identifier les principaux enjeux déterminant aujourd’hui l’élection parentale. La deuxième partie (chapitres 4 et 5) est consacrée à une ethnographie et à une analyse de la fabrique des parentés dans neuf fratries qikirtamiut (i.e. des îles Belcher) contemporaines ; elle travaille le rapport entre les enjeux électifs contemporains, la production du lien de parenté et le vécu effectif de la relation autour des trois registres d’appartenance parentale structurant les pratiques et les théories culturelles concernées : la généalogie, l’identité et le quotidien. La troisième et dernière partie (chapitres 6 et 7) poursuit l’analyse dans des lieux et des milieux mobilisant l’image de la personne et de la relation pour produire, dire et pratiquer le lien. Elle aborde les pratiques relationnelles sur les sites Internet de réseaux sociaux, l’utilisation des photographies de famille, ainsi que plusieurs catégories de marquage qui, du tatouage au dessin, participent de pratiques d’identification impliquant l’identité ontologique à la base de la relation de parenté. La thèse propose ainsi une approche de la parenté inuit articulant processus électifs, pratiques relationnelles et productions symboliques dans le contexte arctique du début du 21e siècle.