Thèse soutenue

Dynamiques de l’activité corticale motrice induite par le langage : caractérisation des contextes linguistiques nécessaires à l’activation motrice lors du traitement lexico-sémantique
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Auteur / Autrice : Sandra Aravena
Direction : Tatjana Nazir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Cognitives
Date : Soutenance le 28/01/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Langage Cerveau Cognition (Bron)
Jury : Président / Présidente : Yann Coello
Examinateurs / Examinatrices : Yves Paulignan, Marc Sato

Résumé

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Cette thèse se propose de spécifier la relation entre les structures motrices et celles du langage en tant que systèmes coopératifs dans la construction du sens. Bien qu'un grand nombre d'études aient mis en évidence que les structures motrices sont impliquées dans le traitement du langage, il est encore difficile de déterminer le rôle de ces structures dans la compréhension. Les théories dites «incarnées» et «désincarnées» débattent de la nature de la représentation du sens des mots en termes de la nécessité des structures motrices pour le langage, en négligeant le fait que les conditions de leur activation n’ont pas été décrites. Des recherches récentes soulignent l’importance de la prise en compte des contextes dans lesquels le langage recrute l'activité motrice. Néanmoins, cette tendance est en contradiction avec les présomptions implicites dans la recherche sur l’interaction langage-motricité, qui se basent sur le modèle «deux-étapes» du traitement sémantique et sur la perspective du «dictionnaire» de la représentation du sens lexical. Dans ce cadre, le traitement du sens des mots est pris comme un processus modulaire. Ce n'est qu'une fois ce processus accompli que le contexte peut influencer la signification. Ces présomptions ont biaisé le débat sur le rôle de l'activité motrice induite par le langage, qui se réduirait à la question de savoir si l'activation motrice doit être considérée comme faisant partie de l'accès lexico-sémantique ou comme résultat de la construction d’un modèle de situation. Or, un grand nombre de travaux ont mis en évidence que le traitement lexico-sémantique et le contexte sont interdépendants. Cette connaissance provenant de la psycholinguistique doit être explicitement intégrée à la recherche sur le rôle de l'activité motrice induite par le langage. Dans un effort pour porter le débat hors de la discussion «lexical vs. post-lexical», cette thèse vise à déterminer les conditions sous lesquelles les contextes linguistiques déclenchent l'activité motrice. Pour ce faire, nous avons testé un nouvel outil qui analyse en ligne les modulations de la force de préhension pendant que les participants écoutaient des mots cibles intégrés dans différents contextes. Nos résultats montrent que quand le mot cible était un verbe d'action de la main et que la phrase focalisait l'action (« John signe le contrat»), une augmentation de la force de préhension était observée dans la fenêtre temporelle associée à la récupération lexico-sémantique. Aucune augmentation de la force de préhension comparable n’a été détectée lorsque le même mot d'action était intégré dans des phrases négatives («John ne signe pas le contrat») ou dans des phrases dont le focus avait été déplacé vers l'état mental de l'agent («John veut signer le contrat») ...