Thèse soutenue

Le château fort en images et l’image du château fort (1882-1960) : recherches sur un mythe et sa formation

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Auteur / Autrice : Marie-Thérèse Périn
Direction : Pierre Sesmat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 12/09/2014
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire
Jury : Président / Présidente : Christian Amalvi
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Sesmat, Ségolène Le Men, Alain Chante, Gérard Giuliato
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Amalvi, Ségolène Le Men

Résumé

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Le château fort imprègne profondément dès l'enfance l'imaginaire de nos contemporains. Le phénomène est massif et déjà ancien comme l'attestent les 418 images de châteaux forts proposées de 1882 à 1960, dans les publications pour la jeunesse, destinées à l'usage scolaire ou dans le cadre familial et qui servent de base à cette étude. L'activité éditoriale reflétant les choix de société, il s'agit alors de comprendre comment s'élaborent, durant l'enfance, la connaissance et le mythe du château fort au travers de ses diverses représentations iconiques, textuelles ou par le jouet-château.A partir de l'exploitation de ce vaste corpus, la thèse met en exergue les fondements de la connaissance du château fort qui prédominent en tous supports scolaires ou de loisirs : les références scientifiques aux travaux de Viollet-le-Duc, omniprésentes jusqu'en 1960. Ce souci d'appui sur les valeurs scientifiques reconnues nourrit les objectifs de la société de la fin du XIXe et du XXe s. qui, par ce choix déterminé, souhaite donner le meilleur à la formation de la jeunesse.Par ailleurs, l'étude des images en interaction avec l'écrit montre que les idées reçues, telle que l'huile bouillante et les oubliettes, font partie à la fois des connaissances acquises et des micro-mythes. Ces stéréotypes stimulant l'imaginaire de toutes générations, l'étude suivante analyse les émotions qui surgissent dans l'activité de réception des représentations mais aussi celles que l'enfant traduit dans le jeu symbolique. Pas à pas sont mises en évidence les peurs originelles que suscite le château fort chez l’enfant lecteur ou joueur : peur de la privation de liberté ou de lumière, peur de l'enfermement, en somme peur de la mort, cette inconnue. On rejoint là les mythes fondateurs de l'humanité.Grâce à l'analyse des manuels et des ouvrages de jeunesse, il apparaît que le château fort est aussi une construction politique instrumentalisée pour l'éducation morale et religieuse de la jeunesse, voire celle différenciée des garçons et des filles. Mais c'est le recours aux neurosciences qui permet de comprendre les processus neuronaux mis en jeu à propos du château fort, dans l'activité perceptive et sensible du jeune lecteur ou joueur mais aussi dans son activité motrice engageant la corporalité.Dans cette perspective, quel est le véritable enjeu de la restauration des châteaux forts ou même de la construction à l'identique du château du XIIIe siècle, Guédelon : préservation du passé ou plongée concrète dans l'imaginaire du château fort à l'échelle réelle ?