La gestion du risque d'abordage dans le domaine du transport maritime : proposition d'un modèle générique tridimensionnel de la sécurité
Auteur / Autrice : | Benoît Langard |
Direction : | Christine Chauvin, Gaël Morel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ergonomie |
Date : | Soutenance le 25/11/2014 |
Etablissement(s) : | Lorient |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Laboratoire : Laboratoire en sciences et techniques de l'information, de la communication et de la connaissance | |
Jury : | Président / Présidente : François Daniellou |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Falzon, Sandrine Caroly |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’inscrit dans le cadre théorique très général de la sécurité des systèmes complexes. Son terrain d’application est la marine marchande. L’objectif de cette recherche est double : 1. Investiguer la gestion du risque d’abordage grâce à une démarche systémique s’intéressant à la fois aux conditions de l’échec et à celles du succès. 2. Explorer les liens entre les trois concepts liés à la sécurité que sont la Culture de sécurité, le Système de Management de la Sécurité et la Résilience. La culture de sécurité constitue un sous-ensemble de la culture organisationnelle globale. Elle se compose d’un ensemble de valeurs, de croyances, d’attitudes, de normes et de pratiques concernant la sécurité. Partagé par les membres d’une organisation, cet ensemble influence directement les comportements mis en oeuvre dans le cadre du travail. Dans le cadre de cette thèse, nous avons tout d’abord réalisé une analyse du domaine de travail du système du transport maritime, ainsi, qu’une étude des cas d’abordage entre navires répertoriés par le MAIB (Marine Accident Investigation Branch). Ces analyses ont permis, respectivement, d’identifier les barrières de défense du système et de mettre en évidence les principales causes à l’origine des accidents. Les études suivantes ont cherché à appréhender la culture de sécurité d’un armement réputé sûr, grâce à un couplage de méthodes qualitatives et quantitatives. L’analyse du système de management de l’armement a démontré que celui-ci était performant. Il s’appuie sur un solide système de retour d’expérience et se montre participatif. Une enquête portant sur le climat de sécurité a été menée auprès de plusieurs équipages, à l’aide d’un questionnaire inspiré de celui de Håvold. Elle montre qu’une grande majorité des opérateurs adhère à une culture de sécurité positive, bien que les scores soient significativement influencés par la fonction et par le niveau hiérarchique des répondants. Enfin, l’analyse de l’activité des chefs de quart en passerelle a mis en évidence des mécanismes de gestion diachronique et synchronique des risques externes (i.e. Risque de collision). Les résultats de ces différentes études conduisent à discuter de l’articulation entre Culture de Sécurité, Résilience et Système de Management de la Sécurité. La proposition d’un modèle tridimensionnel de la sécurité montre que la Culture de Sécurité semble en effet agir comme le médiateur des deux autres concepts. Elle permettrait également au système de conserver une importante part de sécurité gérée, malgré la forte composante de sécurité réglée liée aux contraintes réglementaires importantes du secteur.