Thèse soutenue

Une ontologie du quatuor à cordes : philosophie de la musique pour quatre instrumentistes

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Auteur / Autrice : Camille Prost
Direction : Bernard Sève
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 15/12/2014
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Frédéric de Buzon
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Sève, Frédéric de Buzon, Danièle Pistone, Francis Courtot, Jerrold Levinson, Franck Chevalier
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric de Buzon, Danièle Pistone

Résumé

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La question de l’ontologie s’est cristallisée en philosophie de la musique autour de la notion d’œuvre, mais il est possible de centrer le raisonnement sur d’autres objets, tels que la formation instrumentale ou le genre musical. Il est ainsi possible de construire une ontologie du quatuor à cordes. Le quatuor est à la fois une formation, un genre né à l’époque classique et un ensemble de quatre musiciens, ces trois niveaux sémantiques constituent les éléments fondamentaux de ce système. La formation est une instrumentation cristallisée, plus techniquement, elle est une structure des moyens d’exécution devenue autonome, potentiellement séparable de la structure sonore pure qui lui était adjointe dans les premières œuvres pour ces instruments. Il s’est formé, au fil des ans et des œuvres, une réalité quatuor à cordes ontologiquement dense. Cette densité ontologique s’explique en partie parce qu’un genre a découlé de cette formation. Le genre « quatuor à cordes » a un fonctionnement historique qui peut être comparé à celui des autres grands genres de la musique savante occidentale, grâce à deux concepts : la cristallisation et la plasticité. Tout genre oscille en effet entre ces deux tendances antagonistes : la cristallisation qui transforme l’inédit, le nouveau et l’occasionnel en norme, règle et tradition et la plasticité qui, elle, pousse à l’innovation, à l’exploration et à la recherche compositionnelle. Le quatuor à cordes n’est pas un genre paradigmatique, il est exceptionnel, puisque son histoire montre un équilibre spécifique entre une forte plasticité et une forte cristallisation. Si la formation peut être définie en termes d’autonomisation d’une structure des moyens d’exécution, le genre, lui, gagne à être pensé comme une réunion d’archi-structures. Une dernière partie est consacrée au corps et au geste musicien. Il s’agit alors de voir si les outils conceptuels platonistes permettent de penser les réalités plus concrètes, physiques et matérielles, du quatuor. Tout comme l’équilibre dialogique des quatre voix est une caractéristique essentielle du quatuor à cordes, le dialogue entre les analyses conceptuelles, les développements historiques, les observations esthétiques et les études musicologiques constitue la spécificité de ce travail.