Mimésis, narrativité, expressivité. Le cinéma dans son rapport au réel
Auteur / Autrice : | Florence Gravas |
Direction : | Philippe Sabot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique) |
Date : | Soutenance le 12/06/2014 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Sève |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Sabot, Bernard Sève, Dominique Chateau, Laurent Van Eynde, Dork Zabunyan, Éric Dufour | |
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Chateau, Laurent Van Eynde |
Mots clés
Résumé
Quel type d’expérience faisons-nous quand nous « regardons un film » ? Si cette formulation se montre impropre du fait de la double implication sensorielle d’un voir/entendre qu’engage l’expérience spectatorielle, elle signale d’emblée une forme d’équivocité à propos de ce qu’on « regarde » comme de ce qu’engage le rapport que nous établissons avec ce que nous percevons d’un film. Il s’offre en effet comme une expérience de mimèsis singulière, dont l’examen est l’enjeu du présent travail. La méthode retenue a consisté à mener notre réflexion à partir de l’étude attentive d’un corpus de six films : Valse avec Bachir, d’Ari Folman, Caché, de Michael Haneke, le diptyque Mulholland drive/Lost highway, de David Lynch, Le mystère Picasso, de Henri-Georges Clouzot, et Eût-elle été criminelle…, de Jean-Gabriel Périot. Cette méthode nous a permis de nous interroger sur le type d’opérations que le visionnage d’un film requiert chez le spectateur, comme de nous demander quelle est la nature des objets perçus par le biais du dispositif cinématographique. Nous avons mis à jour le statut équivoque de ce que le spectateur perçoit, en distinguant trois aspects de l’image filmique : profigurant, figuratif, figural. Cette distinction met en évidence l’ambiguïté de l’image filmique quant à ce qu’elle image : monde représenté, complexe d’images et de sons, ensemble d’événements issus du monde réel. Ceci dans un second temps nous a conduit à étudier en quoi la réalisation engage des opérations productives de sens et de prescriptions pour le spectateur. A quelles conditions peut-on la penser comme écriture ? Et qu’est-ce qui est ainsi « réalisé » par ces opérations ? Enfin il s’agissait de s’interroger sur le rôle singulier que le cinéma réserve au spectateur : cette expérience particulière engage des activités tant perceptives, que cognitives et affectives, des immersions dans des temporalités hétérogènes, et un mode de croyance qui n’exclut pas le savoir de ce qui s’y joue.