Thèse soutenue

Caractérisation d’endocan murin : dualité fonctionnelle pro- ou anti-tumorale de l’endocan selon son statut de glycosylation. Etude des mécanismes d’action anti-tumorale

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Auteur / Autrice : Hanane Yassine
Direction : Philippe Lassalle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Soutenance le 24/09/2014
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'infection et d'immunité de Lille

Résumé

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Une tumeur nécessite un approvisionnement en oxygène et en nutriments pour sa croissance mais aussi pour la dissémination à distance vers d’autres organes. L’angiogenèse tumorale est le phénomène exploité par la tumeur pour accomplir ses besoins. Les «Tip cells » situées à l’extrémité des capillaires en bourgeonnement initient et guident la croissance des néovaisseaux. Ces cellules sont considérées actuellement comme une cible thérapeutique pertinente pour les médicaments anti-angiogéniques. De nombreuses études ont permis d’identifier un cluster de marqueurs moléculaires exprimés de manière privilégiée au niveau des « Tip cells ». Un de ces marqueurs appelé endocan, a été identifié au laboratoire, et a fait objet du travail réalisé pendant la thèse. Endocan est un protéoglycane circulant surexprimé dans de nombreux cancers humains dont l’expression est fréquemment associée à un mauvais pronostic. Par son glycane, endocan intervient dans la croissance tumorale en augmentant l’effet des facteurs de croissance, mais aussi la migration des cellules endothéliales. Mon travail de thèse s’est orienté sur la caractérisation biochimique et fonctionnelle d’endocan murin afin d’avoir un modèle animal utile pour une meilleure compréhension de l’activité pro-tumorale d’endocan humain. Les travaux présentés dans ce manuscrit montrent qu’endocan murin est un protéoglycane de type chondroitine sulfate, mais partiellement glycosylé. Ce déficit de glycosylation est gouverné par des domaines peptiques distants codés par l’exon 1 et l’exon 2 et qui distinguent l’endocan murin de son homologue humain. Dans un modèle de xénogreffe tumorale chez la souris SCID, nous avons démontré qu’endocan murin ne présente aucun pouvoir pro-tumoral. Contrairement à l’endocan humain, il ralentit la vitesse de croissance tumorale. Cette propriété anti-tumorale est liée à la présence d’une forme non glycosylée. Nous avons pu montrer à travers plusieurs modèles de xénogreffes tumorales que cette propriété de freinage de la croissance tumorale s’étend aussi au core protéique d’endocan humain. De plus, nous avons pu démonter qu’une administration systémique d’endocan non glycosylé est significativement associée à un ralentissement de la croissance tumorale. Ceci établit la relation de causalité entre le polypeptide d’endocan et la propriété anti-tumorale observée dans les différents modèles animaux. Le polypeptide d’endocan ne modifie pas in vitro la prolifération ni la viabilité des cellules HT-29 ce qui laisse penser à un mécanisme d’action indirect. Sur le plan pathologique, nous avons montré que les formes non glycosylée d’endocan humain et murin sont associées à une réaction inflammatoire stromale constituée d’une infiltration pan-leucocytaire. La déplétion des leucocytes CD122+ (essentiellement les cellules NK murines) abolit partiellement l’effet anti-tumoral induit par l’endocan non glycosylé. Nos résultats ajoutent endocan au concert des molécules endothéliales tumorales qui participent au contrôle de la réaction inflammatoire stromale.