Un nouveau cadre conceptuel pour évaluer la contribution des filières agricoles au développement durable des territoires – application à la filière avicole réunionnaise
Auteur / Autrice : | Alexandre Thevenot |
Direction : | Yves Croissant, Jonathan Vayssières |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 23/04/2014 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'économie et de management de l'océan Indien (Saint-Denis, Réunion) - Système d'élevage méditerranéens et tropicaux - SELMET - Montpellier SupAgro, dir-selmetcirad.fr |
Jury : | Président / Présidente : Alexis Parmentier |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Champagne, Tom Wassenaar | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Lossouarn, Véronique Alary |
Mots clés
Résumé
Parvenir à la sécurité alimentaire dans un respect des écosystèmes planétaires et des sociétés humaines reste un des grands défis des prochaines décennies. Les filières agricoles sont potentiellement des leviers puissants pour repenser les modes de production et d'approvisionnement en produits alimentaires. Elles font donc actuellement face à de fortes pressions pour intégrer le développement durable dans leur stratégie. En ce sens, les décideurs industriels et politiques sont fortement demandeurs de méthodes pour évaluer de façon systématique à la fois les impacts et les services rendus par les filières aux écosystèmes et aux sociétés. Cette thèse propose un cadre conceptuel permettant de mesurer le progrès d'une filière agricole en matière de contribution au développement durable de son territoire. Ce cadre conceptuel comprend une analyse stratégique du territoire en vue de l'identification collective d'enjeux et de mesures d'amélioration techniques et organisationnelles. Il incite à une quantification et une spatialisation des effets dans un objectif d'équité interterritoriale. Il est recommandé d'inclure dans l'analyse les différentes parties prenantes généralement impliquées : les fournisseurs, les concurrents, l'environnement industriel et la communauté. Sur la base de théories de management stratégique des entreprises, il est possible de réduire le nombre de parties prenantes à considérer afin de concentrer l'analyse sur les plus concernées par les mesures d'amélioration. Ce cadre conceptuel intègre potentiellement de nombreuses méthodes d'évaluation déjà reconnues et disponibles dans la littérature pour peu qu'elles répondent à certains critères de compatibilité. À chaque analyse, les méthodes les plus pertinentes sont sélectionnées selon les enjeux du territoire. Ce cadre conceptuel a été appliqué à l'évaluation des effets de la principale filière avicole réunionnaise sur son territoire. Plusieurs scénarios d'amélioration et de croissance ont été explorés afin d'évaluer les perspectives de progression de la filière vers un état plus durable. Les effets de l'activité de la filière sur ses parties prenantes ont été calculés en mobilisant deux méthodes d'évaluation : l'analyse environnementale du cycle de vie et la méthode des effets. Les résultats montrent que les exploitations agricoles réunionnaises et la fourniture électrique sur l'île sont responsables de la majorité des impacts environnementaux sur le territoire. A l'échelle globale, ces impacts résultent avant tout des cultures de maïs, de soja et de riz et de la production d'électricité. Les impacts socio-économiques de la filière interviennent surtout sur le territoire grâce à un recours important aux services locaux hautement générateurs d'emplois et d'un soutien fort aux communautés rurales. L'analyse met en évidence les compromis qui doivent être faits entre réduction des impacts environnementaux et accroissement des bénéfices sociaux et économiques pour le territoire. Le niveau de généricité du cadre conceptuel proposé a été évalué succinctement par rapport au mode d'organisation d'autres filières. Les filières agricoles prennent des formes très diverses dans le monde et l'on évalue aujourd'hui insuffisamment leurs effets sur les territoires. Une mise en œuvre systématique et généralisée du cadre conceptuel proposé pourrait y remédier.