Thèse soutenue

La démocratie des chimères : gouvernement des risques et des critiques de la biologie synthétique, en France et aux États-Unis
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Auteur / Autrice : Sara Angeli Aguiton
Direction : Olivier Borraz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 15/12/2014
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de sociologie des organisations (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bruno Latour
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Borraz, Nicolas Dodier, Claire Marris, Bernadette Bensaude-Vincent, Dominique Pestre
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Dodier, Claire Marris

Résumé

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La biologie synthétique est une biotechnologie émergente qui vise à produire des organismes qui n’existent pas dans la nature pour des finalités industrielles. Bien avant que ses applications ne soient développées, ce projet attise de vifs intérêts, mais aussi de précoces critiques. Cette technoscience a attiré très précocement l’attention des pouvoirs publics en France et aux Etats-Unis, cherchant à la gouverner « en amont » de ses applications – et à répondre aux contestations précoces qui s’y opposent. Cette temporalité de gouvernement est l’objet d’étude de la thèse, enquête menée avec les outils de la sociologie des sciences et des risques. Nous suivons la construction sociale des risques et des problèmes de la biologie synthétique, les dispositifs mis en place et les nombreux.ses acteur.rice.s qu’ils mobilisent : bio-ingénieur.e.s, chercheur.se.s en sciences sociales, agents du FBI, biologistes amateurs, contestataires. En France, le premier problème de la biologie synthétique est sa capacité à être contestée, comme le furent les organismes génétiquement modifiés avant elle. Ses promoteur.rice.s politiques et scientifiques cherchent à la développer et à satisfaire la société civile par des dispositifs participatifs qui n’ont toutefois aucune prise sur ce développement. Aux Etats-Unis, les critiques sont marginalisées, et il est surtout craint que la biologie synthétique soit employée par des terroristes, ce que le pouvoir cherche à prévenir tout en préservant la technoscience et ses marchandises de toute régulation. Ainsi, par delà la variété de ces dispositifs, la thèse rend compte de deux formes de gouvernement « en amont », qui ont pour point commun de ne jamais mettre en cause la biologie synthétique, mais de gouverner les problèmes qui pourraient la freiner : un gouvernement sciences-société en France, un gouvernement sécurité-marché aux Etats-Unis.